L’odyssée d’une bulle de champagne

En moyenne, ce sont près de dix bouchons de champagne qui sautent chaque seconde à l’échelle du globe ! Et ce chiffre explose bien entendu le jour de la Saint Sylvestre. Depuis quelques années maintenant, le champagne et les vins effervescents au sens large connaissent un essor sans précédent. La valse des bulles dans une flûte n’est pas étrangère à cet incroyable engouement. L’effervescence qui agite votre verre engendre une kyrielle de phénomènes d’une complexité insoupçonnée, qui met en éveil tous vos sens. Je vous propose une vue d’ensemble des processus physicochimiques qui accompagnent une dégustation de champagne, depuis le débouchage de la bouteille, jusqu’à l’éclatement d’une bulle, en passant par le rôle essentiel du verre en dégustation. [ Lire la suite ]

Une œuvre collective de sciences sociales : le « Dictionnaire critique de l’Église »

Prendre la mesure du rôle joué par les institutions porteuses du christianisme dans la genèse de nos manières de faire société est une opération difficile. D’abord parce que le mot « Église » est polysémique, a recouvert des réalités très diverses aux différents moments de son histoire et dans les différents pôles de son développement, et continue à être entendu de façons très contrastées par nos contemporains. Mais également parce que l’ecclésiologie (la science de l’Église) est éminemment sujette à des interférences entre analyse sociohistorique et préférences confessionnelles. Il est donc impératif de clarifier les notions couramment utilisées en ecclésiologie et en sciences sociales du religieux : tel est le but du Dictionnaire critique de l’Église, paru à la rentrée 2023. L’un des trois codirecteurs de l’ouvrage explicitera la méthode adoptée et les résultats obtenus au long de ce qui fut une belle aventure intellectuelle de presque dix ans.

Shakespeare et l’honneur

La loi sur la presse du 29 juillet 1881, contient un article 29 dont l’un des termes, celui d’honneur, n’est pas défini. La fréquence de ce mot dans le théâtre shakespearien permet d’en cerner le sens et d’en faire un inventaire aussi riche que divers selon celui qui l’invoque : l’homme de la rue, le guerrier, le roi, la femme ou le fou. Cet inventaire, qui n’est pas exhaustif, est l’objet du premier chapitre. Le deuxième chapitre est une application de l’atteinte à l’honneur telle que décrite dans la pièce Beaucoup de bruit pour rien (1598) qui présente un cas pratique semblable à ceux proposés à l’étude de la diffamation, non seulement devant une Inn of court de l’époque de la pièce, mais aussi devant le tribunal civil ou pénal qui a à en connaître de nos jours. Bien avant le Sermon sur l’ambition de Bossuet de 1662, Shakespeare en a élaboré une théorie, principalement dans quatre pièces, qui est l’objet du chapitre III. [ Lire la suite ]

Le logis de Bézouotte, une découverte ou l’histoire étonnante d’une demeure seigneuriale ?

Le Logis de Bézouotte est l’ancienne demeure seigneuriale des Fermiers généraux des Chabot, puis des Bauffremont. Désignée comme « maison seigneuriale » dans les archives, cette maison et son pourpris correspondent aux caractéristiques de l’ouvrage majeur de Charles Estienne, paru en 1564, L’Agriculture et maison rustique et se révèle être un « spécimen » de cette typologie. Les traités de cette pléiade d’architectes du XVIe siècle, Serlio, du Cerceau, spécialistes des modèles, Palladio, de l’Orme, ont conduit à découvrir que les plans et élévations de cette maison reflètent leurs propositions. On comprend alors que le commanditaire, Jacques Chabot, comte de Charny, ami d’Henri IV, bâtisseur du petit château de Tanlay, a construit cette maison à la lumière de ces personnalités dont il était le contemporain. On a ainsi une « Défense et illustration » de l’architecture rurale souvent mésestimée, alors que ladite maison est une œuvre qui s’impose avec son histoire et son contexte, assurément intéressants.

Vos tweets sous ma loupe informatique

Dans le domaine des Sciences Humaines et Sociales, l’apparition des Réseaux Sociaux Numériques a permis d’avoir accès à de gros volumes de données et a eu les mêmes conséquences que l’apparition du microscope en biologie ou du télescope en astronomie. Ces données ont provoqué une rupture d’échelle dans les analyses effectuées par les chercheurs. La recherche interdisciplinaire s’est développée dans une nouvelle direction appelée informatique sociale (Computational Social Science) : les informaticiens doivent traduire la question de recherche émise par les chercheurs en Sciences Humaines et Sociales sous la forme d’un enchaînement de différents algorithmes permettant d’éclairer la question. [ Lire la suite ]

L’évolution des cartes marines, des portulans à la mesure de la longitude

La plus ancienne carte marine parvenue jusqu’à nous est la « Carte pisane » datée de la fin du XIIIe siècle. C’est un portulan, c’est-à-dire une carte manuscrite sur parchemin, destinée à figurer les côtes et les ports pour les besoins de la navigation. L’usage de telles cartes était lié à celui de la boussole. Certaines, produites à des fins de prestige, sont des documents spectaculaires. Ces cartes ont été produites jusqu’au XVIIIe siècle, mais elles ont évolué avec l’expansion du monde parcouru par les marins occidentaux, autour de l’Afrique puis dans l’océan Indien, au travers de l’Atlantique puis de l’océan Pacifique. [ Lire la suite ]

« Un joyau disparu : la Sainte-Chapelle de Dijon »

La « Chapelle Mgr le Duc », fondée en 1172 par le duc capétien Hugues III dans l’enceinte de son hôtel dijonnais, devint l’un des plus grands et plus beaux édifices gothiques de la ville. En cette chapelle collégiale étaient vénérées des reliques insignes. Les ducs VALOIS se font un devoir d’en achever la construction et le décor. Choisie par Philippe le BON comme siège de l’Ordre de la Toison d’Or, le duc manifeste une dévotion toute particulière pour sa chapelle en y déposant une précieuse relique, une hostie miraculeuse offerte par le pape Eugène IV, qui fera l’objet d’une grande vénération. [ Lire la suite ]

L’enseigne et le périscope ou comment le sous-marin a trouvé la vue

À la fin du XIXe siècle, quelques pays étudient des submersibles susceptibles de lancer des torpilles sans être repérés et de s’échapper avant la riposte des navires attaqués. La France expérimente deux sous-marins et réussit à les faire naviguer convenablement. Mais aucun des appareils de vision imaginés pour eux n’est efficace. Un jeune officier d’origine bourguignonne et futur amiral, Hippolyte Violette, féru de mathématiques et d’optique, conçoit et réalise un périscope opérationnel. La Marine française possédait ainsi le premier sous-marin apte à combattre. L’aventure de « l’instrument à regarder tout autour » ne manque pas de sel. Elle sera contée du point de vue scientifique et comme un épisode marquant de notre histoire navale.

« La sculpture sur bois romane de Bourgogne, ce que révèle sa restauration »

En France, les sculptures en bois polychromes sont beaucoup moins étudiées que celles réalisées en pierre. C’est également le cas pour la sculpture romane. Avec la récente publication de l’ouvrage La sculpture sur bois romane de Bourgogne. Styles, techniques, restauration, un sérieux oubli dans les études de l’histoire de l’art médiéval est corrigé. Nadia Bertoni-Cren, restauratrice et co-auteur de cette publication nous présentera une série de sculptures très anciennes et raffinées dont les mystères techniques et iconographiques sont en partie dévoilées. [ Lire la suite ]

Le protocole de Kyoto, ou comment le rejet d’une décision imparfaite peut mettre parfaitement en cause notre planète

Selon le premier rapport du club de Rome publié en 1972, la poursuite de la croissance économique entraînerait au cours du XXIe siècle une chute brutale de la population à cause de la pollution, de l’appauvrissement des sols cultivables et de la raréfaction des ressources énergétiques.

Ces premiers travaux, avec le rapport BRUNDTLAND, ont conduit à engager des études approfondies sur le changement climatique. Elles ont conclu à plusieurs risques majeurs qui affecteront la planète et tous les organismes vivants qu’elle comporte par suite de rejets trop importants dans l’atmosphère des gaz à effet de serre, le principal étant le dioxyde de carbone. [ Lire la suite ]

PRIX DE L’ACADEMIE

En 2024, le Prix de l’Académie est proposé par la Commission des Antiquités et du Patrimoine.

Le thème retenu est : Restauration et mise en valeur du patrimoine en Bourgogne. Le concours est ouvert à des collectivités publiques, des associations ou des particuliers ayant réalisé une restauration et la mise en valeur d’un monument ou d’un ensemble présentant un intérêt historique et/ou artistique. Le sujet est diffusé en février et le jury se prononce en juin. Le Prix est remis lors de la séance solennelle de rentrée de l’Académie en octobre : il consiste en une médaille du type de celle qui fut donnée à Jean-Jacques Rousseau en 1750 et en une dotation de 2 000 €.
Le dossier de candidature comprendra une présentation du site avec étude, plans, documents iconographiques, etc… , sous forme d’un fichier papier et d’un fichier numérique (sur CD ou clé USB) sous Word. Cette présentation sera accompagnée d’une fiche de présentation des auteurs de la réalisation proposée.
Les dossiers de candidature doivent parvenir à l’Académie avant le 15 mai, le cachet de la poste faisant foi, à l’adresse ci-dessous. Il sera délivré un récépissé.

« Je déclare vivre de mon art » : quelques femmes portraitistes dans la France des Lumières

La notoriété d’Elisabeth Vigée-Lebrun a éclipsé d’autres femmes artistes aussi talentueuses, comme sa rivale Adélaïde Labille-Guiard, Marie-Suzanne Roslin, elle-même épouse d’un célèbre portraitiste suédois, ou Marie-Thérèse Reboul ou encore les sœurs Lemoine, dont le Musée de Grasse vient de présenter les œuvres dans une exposition récente. Mais elles sont peu nombreuses, compte tenu du statut des épouses dans l’ancien droit, à pouvoir vivre de leur art et être reconnues à la fois comme peintres et comme femmes. Il est vrai que le portrait est alors considéré comme un genre mineur, puisqu’il n’a qu’une « fonction imitative » ; il répond pourtant, à cette époque, à une demande sociale et familiale.

La main et le cerveau. Une merveilleuse connivence… grâce au pied ?

L’étroite connivence entre la main et le cerveau, faite d’entente et d’intelligence à la fois tacite et secrète, a été interprétée selon des narrations anthropologiques différentes. L’une a fait l’hypothèse que l’Homme avait reçu une main car il était le plus intelligent des êtres, l’autre a postulé que l’Homme était le plus intelligent des êtres parce qu’il avait une main. Dans les deux cas la bipédie a mis la main à la libre disposition du cerveau. Toutefois dans le déroulement de cette histoire impliquant trois acteurs, le cerveau, la main et le pied, le rôle joué par chacun d’eux a évolué comme le suggèrent les résultats de recherches récentes tant paléontologiques que neurophysiologiques. [ Lire la suite ]