La mémoire est reliée au temps vécu, en recueillant les informations au fil de nos jours. Comprendre comment nos cellules cérébrales sont capables de saisir, d’archiver, de restituer toutes ces informations, selon un processus sélectif mêlant mémorisation et oubli est une démarche qui s’inscrit dans une longue histoire. Les progrès réalisés dans le vaste champ pluri-disciplinaire des neurosciences ont permis d’éclaircir certains de ses mystères, notamment celui qui relie des processus matériels de nature biochimique à l’immatérialité du souvenir et de la pensée. Ainsi une meilleure compréhension des processus cérébraux impliqués dans la mémoire et une approche thérapeutique des pathologies qui l’altèrent, la maladie d’Alzheimer étant la plus emblématique, sont devenus possibles. S’ouvre alors, avec les progrès du numérique, la perspective d’un cerveau réparé, sinon augmenté par l’implantation de puces, conduisant pour la première fois dans le règne animal à un Homme capable de gérer sa propre évolution. N’y a-t-il pas là de quoi s’interroger ?