Le duc de Saint-Simon et les « faux Chavigny » de Beaune : anatomie d’un scandale

Vers 1700, deux jeunes bourgeois beaunois, Philibert (1685-1745) et Théodore (1687-1771) Chevignard allèrent faire leurs études chez les Jésuites du Collège de Clermont à Paris, sous le nom usurpé de Chavigny-le-Roy, emprunté à une vieille maison éteinte de Touraine.

L’aîné entra en 1708 dans un régiment d’élite et le cadet fut nommé abbé de Bellefontaine à Noël 1709, ce qui suscita quelques jalousies : la supercherie fut alors découverte et Louis XIV exila les deux coupables et fit saisir leurs biens pour satisfaire les créanciers.

Quels sont les réseaux qui rendirent possible une telle imposture ? La hargne bien informée du duc de Saint-Simon, qui narra ce scandale deux fois dans ses Mémoires et quatre fois encore dans d’autres écrits, est-elle tout à fait de bon aloi ? Comment les deux frères réussirent-ils à s’en sortir aussi brillamment sous la Régence, l’aîné dans la magistrature à Besançon, le cadet dans la diplomatie, au point que lui échappa de peu le ministère des Affaires étrangères que devait, par la suite, occuper, sous Louis XVI, son neveu et disciple, le Dijonnais Charles de Vergennes (1719-1787) ?

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