LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1818 ● Naissance d’Henri Degré, architecte

Né le 13 février 1818 à Drambon, village situé non loin de Pontailler-sur-Saône, dont le père, Jean-Hubert, en est le maire. Il entre à l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris en 1838, présenté par l’architecte Henri Labrouste, chef du courant rationaliste, un des premiers à utiliser le fer en architecture pour la bibliothèque Sainte-Geneviève et la salle de lecture de la bibliothèque impériale. Degré s’installe à Dijon, dans la maison Lambert, 26 rue de la préfecture actuelle et s’associe un temps à l’architecte Alfred Chevrot (1820-1895). Il participe et présente de nombreux projets d’urbanisme lors du débastionnement de Dijon, entrepris à partir des années 1840 et à la suite de l’arrivée du chemin de fer, entraînant l’expansion de la ville : projet d’aménagement du quartier Nord de Dijon, 1851, aménagement de la porte Saint-Nicolas, construction d’un nouveau marché aux Jacobins, plan de la Ville de Dijon et de ses environs, 1867, projet pour la place Darcy, 1869, rapport sur la démolition du château de Dijon, 1870-71, plan pour le transfert du cimetière « réinstallé route d’Auxonne ».

Il construit des édifices civils et de nombreuses églises : Dijon, maison cours du Parc, 1842 ; Ancey, lavoir, 1846 ; Gergueil, fontaine, 1846-1847, restaurée en 1877 par son fils, l’architecte Pierre Degré et restauration de l’église, 1865-1886 ; construction de la mairie, 1849-1851 ; Commarin, mairie-école, 1849-1850 ; Dijon, cours du Parc, immeuble à logements, 1854 ; Dijon, église Saint-Pierre, avec l’architecte Goujon, d’après les plans de Jean-Baptiste Lassus, 1853 à 1858 ; Arc-sur-Tille, remplacement de la fausse-voûte en briques écroulée, par du bois, en 1873 ; Aubigny-la-Ronce, église, 1854-1857 ; Beire-le-Châtel, église, avec emploi du béton et tirants métalliques, dessin du mobilier, 1864-1867 ; Meilly-sur-Rouvres, reconstruction de la nef et du clocher-porche de l’église dans le style gothique, 1859-1862 ; Viévigne, nef de l’église, 1864-1869 ; Sainte-Marie-sur-Ouche, bâtiment du pensionnat pour jeunes filles des soeurs de Saint-Vincent-de-Paul, 1884. Pour l’Encyclopédie d’architecture, il dessine en 1881 les plans, élévation et détails de l’hôtel Guillaume, 13 rue Jeannin à Dijon. Il décède en 1893. La qualité et la probité de son architecture, qui perpétue la tradition néo-classique, sa vision dans le domaine de l’urbanisme, en font un personnage qui mérite de sortir de l’oubli.

Marie-Hélène Degroise, « Quelques architectes dijonnais du XIXe siècle », Actes du 106e Congrès national des sociétés savantes, Perpignan, 1981, Histoire moderne, CTHS, 1984, p. 212-214 ; - Sylvain Laveissière, Dictionnaire des artistes et ouvriers d’art de Bourgogne, t. 1, F. de Nobele, 1980, p. 150-151.