LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1118 ● Naissance d’Eudes II, duc de Bourgogne

Eudes II, quatrième de la lignée des ducs capétiens de Bourgogne, est né en 1118. Fils de Hugues II et de Mathilde de Turenne, il succéda à son père en 1148. Il avait épousé en 1145 Marie de Champagne, fille de Thibaut II, comte de Champagne. Cette union renforçait les liens entre duché et comté, ce dernier devant hommage au duc, formalité dont Thibaut s’acquitta dès la prise de possession du duché par son gendre. Poursuivant la politiquer d’accroissement des domaines menée par ses prédécesseurs, Eudes II procéda à d’importantes acquisitions.

De santé fragile, qui lui interdit de participer à la seconde croisade, et homme très pieux, il fit alterner au fil des ans bienfaits à divers monastères (notamment soutien à saint Bernard pour la fondation de l’abbaye de Longuay) et lutte contre le développement des domaines et seigneuries ecclésiastiques. C’est ainsi qu’il soutint la lutte de son frère Henri, évêque d’Autun, contre l’abbaye de Vézelay, puis s’immisça dans l’affrontement du même Henri avec l’abbaye de Flavigny à propos des fortifications de celle-ci, clos par le roi en 1160. Il entra également en conflit avec l’évêque de Langres à propos de la vassalité du comté de Montsaugeon et de divers droits à Châtillon-sur-Seine et Mussy-sur-Seine, ce qui fut réglé en 1153.

À cette date l’évêque de Langres, Geoffroy de La Roche Vanneau, cousin et compagnon de saint Bernard, élevait en vain une protestation contre la construction à Dijon par le duc d’une vaste enceinte fortifiée englobant biens des abbayes, de l’évêché de Langres et du vicomte, désormais placés sous son autorité. Cette enceinte à huit portes, dont la construction se poursuivit au cours des années suivantes, comportait suffisamment d’espaces non bâtis pour que la ville ait pu se contenir dans ses limites jusqu’au début du XIXe siècle. Et pourtant, en 1155, lors du concile de Soissons, il s’était engagé, aux côtés du roi Louis VII, à ne plus molester les abbayes… Mort en septembre 1162, il fut, selon sa volonté, inhumé auprès de son père à Cîteaux, sous le porche de église abbatiale.

Ernest Petit, Histoire des ducs de Bourgogne de la race capétienne, t. 2, Dijon, 1889, p. 84-134 ; - Jean Richard, Les ducs de Bourgogne et la formation du duché du XIe au XIXe siècle, Les Belles lettres, 1954 (repr. Slatkine, 1986), p. 153-155.