LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1712 ● Naissance de Jean-Jacques Rousseau

Jean-Jacques, citoyen de Genève, naît en cette ville le 28 juin 1712. Il est le fils d’Isaac Rousseau, horloger-citoyen, et de Suzanne Bernard, qui décède malheureusement quelques jours plus tard. Lecteur assidu, Jean-Jacques est mis en pension chez le pasteur Lambercier, puis en apprentissage chez un greffier en 1724. Le 14 mars 1728, il trouve fermées les portes de la ville de Genève et décide de n’y point rentrer. Quelques jours plus tard, le voici à Annecy, accueilli par Mme de Warens, qui jouera un rôle important dans sa vie. Le 24 mars, il part pour Turin où il reçoit le baptême catholique. En juin 1729, le voilà de retour chez Mme de Warens. La passion de la musique va désormais constituer pour lui un élément essentiel. Sa vie est un peu désordonnée. À la suite d’un accident de « chymie », il va se faire soigner à Montpellier en 1737.

Au retour, sa protectrice s’éloigne provisoirement de lui. Il fait plusieurs séjours à Lyon et se rend à Paris en 1742 pour présenter son nouveau système de notation musicale. Puis, à Venise, il est pendant quelques mois le secrétaire de l’ambassadeur de France. Revenu à Paris en 1745, il aura désormais des échanges avec Diderot, Condillac, d’Holbach, Grimm. Il noue une relation avec Thérèse Levasseur, qui restera sa compagne sa vie durant, et qu’il épousera le 30 août 1768. En octobre 1749, il rend visite à Diderot emprisonné à Vincennes et connaît sa célèbre « illumination » alors que, feuilletant le Mercure de France, il « tombe » sur la question de l’Académie de Dijon : « Si le rétablissement des science et des arts a contribué à épurer les mœurs ». Le mémoire qu’il envoie obtient en 1750 le prix de notre Compagnie. En 1754, il récidivera avec son Discours, sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes, mais le chanoine Talbert de Besançon lui sera préféré. Entre temps, son opéra Le devin du village a été représenté avec succès devant la cour.

Installé à Montmorency par les bons soins de Mme d’Épinay, il écrit la plupart de ses œuvres entre 1756 et 1762 : La Nouvelle Héloïse, La Lettre à d’Alembert sur les spectacles, L’Émile, Le Contrat social. La parution de cet ouvrage, le 23 mai 1762, entraîne une vive réaction de la part des autorités. Menacé d’arrestation, Jean-Jacques cherche difficilement refuge en Suisse où, malgré des tracas multiples, il rédige les Lettres écrites de la montagne et cultive sa passion pour la botanique. En 1765, il est à nouveau expulsé du territoire helvétique et, répondant à l’invitation de Hume, il part pour l’Angleterre. S’ensuit une brouille avec Hume et le retour à Paris en 1770. Il achève Les Confessions, écrit aussi sur le gouvernement de Pologne et rédige les Dialogues. Toujours passionné par la musique et par la botanique, il met en œuvre Les Rêveries du promeneur solitaire. Sa santé déclinant, il meurt à Ermenonville, le 2 juillet 1778.

Son influence sur les acteurs de la Révolution française est indiscutable, et aujourd’hui encore, diversement commentée.