LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1915 ● Décès du général Jules Chanoine

Né à Dijon le 18 décembre 1835, fils de magistrat, Jules Chanoine appartient à la famille propriétaire de la maison de champagne Chanoine Frères dans l’Aube. Il entre très jeune à Saint-Cyr et commence une carrière militaire qui occupera toute sa vie. Polyglotte (il pratiquera l’anglais, l’allemand, le russe, le chinois et le japonais), il se passionne pour les missions militaires lointaines : Orient, Algérie de 1856 à 1858, corps expéditionnaire en Chine de 1859 à 1862. Plusieurs fois détaché auprès des officiers du QG britannique, il explore avec eux le Yang-Tsé-Kiang. De 1866 à 1869, il est chef de mission au Japon (la première militaire française dans ce pays) et il explore la Sibérie avec l’amiral britannique Heppel.

En 1869, la guerre franco-allemande se profile. Aide de camp des généraux Bourbaki puis Frossard, il épouse la fille de ce dernier en 1870. Il prend part à plusieurs batailles (Gravelotte, Forbach, blessé à Rezonville), est fait prisonnier à Metz. La paix étant conclue, il devient de 1878 à 1880, attaché militaire à Saint-Pétersbourg. Puis à nouveau à la légation de France en Chine, de 1883 à 1886.

Général de brigade (1885), divisionnaire (1893), il devient un éphémère ministre de la Guerre dans un cabinet Henri Brisson le 17 septembre 1898, durant quelques semaines seulement lors de l’affaire Dreyfus. Il démissionne. La réserve l’atteint en 1900. Il meurt le 9 janvier 1915 à Baudement (Marne) où il s’est retiré. Montant à cheval « avec plus de solidité que d’élégance », son dossier militaire note qu’ « il ne résiste pas toujours à l’envie de parler ». À tout le moins et après tant d’années en Extrême-Orient, il avait vraiment quelque chose à dire au-delà de la popote des garnisons métropolitaines !- JFB