Auguste Lanvin (✝1926) exploite une sucrerie dans le nord de la France et décide en 1912 d’installer une usine à Brazey-en-Plaine. La Sucrerie bourguignonne se développe rapidement notamment pendant la guerre 1914-1918. Il rachète en 1921 une petite chocolaterie située en fond de cour rue Chabot-Charny appartenant à une famille suisse, Burrus.
Parmi les enfants d’Auguste, l’aîné, Auguste (✝1967) s’occupe de la Sucrerie, qui sera rattachée au groupe Balland de Chalon-sur-Saône, et Pierre (1891-1965) dirige la chocolaterie. L’ensemble prend le nom de Sucrerie de Bourgogne et Chocolaterie Lanvin réunies. La chocolaterie devenue trop petite – de quelques ouvriers elle passe à 16 – s’installe 10 boulevard Carnot en 1926. Peu à peu, des bâtiments alentour sont rachetés et, dans les années 60, l’entreprise s’étend ; de 300 ouvriers on passe à 600 de septembre à décembre pour les fabrications des fêtes de fin d’année.
Les publicités se succèdent dès les années 30 : images glissées dans les tablettes représentant les régions de France, L’Oiseau blanc, avion survolant les plages durant l’été et offrant aux enfants des baptêmes de l’air (1930-50), affiche d’Hervé Morvan Chocolat Lanvin / À croquer (1961) où un loup vorace ouvre la gueule pour croquer une tablette de chocolat que lui apporte un petit chaperon rouge radieux ; ce visuel se démultiplie dans le hall et les catalogues de la Foire gastronomique de Dijon (1961-1971) reflet de la bonne humeur qui règne dans la maison dont le chiffre d’affaire grimpe de 15% en un an. Ce succès est dû aussi à la création, sur une idée de Raymond Noël, de l’escargot de Bourgogne (1935).
En 1946, l’entreprise prend le nom de Chocolaterie Lanvin S.A. Au décès de Pierre Lanvin en 1965, son fils Étienne lui succède ; il est à l’origine d’une publicité célèbre : la télévision diffuse en 1970 une vingtaine spots publicitaires faisant entrer dans les maisons Salvador Dali qui se déclare « fou de Chocolat Lanvin ». Lanvin est le 5e producteur en France avec une production de 6 000 tonnes/an. Étienne Lanvin transfère peu à peu l’entreprise en zone industrielle nord et en 1973, elle quitte définitivement le boulevard Carnot.
En 1977, Étienne Lanvin cède son entreprise au groupe anglais Rowntree-Mackintosch qui commercialise la marque Quality Street.
En 1988, elle est reprise par le groupe Nestlé qui produit à Dijon barres chocolatées et escargots. En 2007, le groupe chocolatier suisse Barry Callebaut reprend le site (400 salariés) puis, fin 2012, le groupe passe la main : la Chocolaterie de Bourgogne est née. – MBl