LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1971 ● Décès d’Alexandre Breffort, journaliste et écrivain

Alexandre Breffort est né le 22 novembre 1901 à Fourchambault dans la Nièvre où son père est ouvrier-traceur. Après avoir été chassé de l’école communale d’Évry, il suit les cours de gravure à l’École Boulle. Il abandonne et comme il veut préparer les Arts et Métiers, il fréquente l’École Lavoisier. Il renonce aux études et enchaîne les places : employé de bureau, correcteur d’imprimerie, photograveur. À vingt ans, il est débardeur de péniche sur la Seine, déchargeur de camions aux Halles, représentant en machines à écrire, vendeur de toiles à peindre. En 1923, il reste chauffeur de taxi pendant quatre ans, un record. Il réunira ses aventures dans Mon taxi et moi. Surprise totale, il devient rédacteur au Canard enchaîné : l’envoi d’un courrier en réponse à un poème de Pierre Chatelain-Tailhade lui a ouvert les portes.

Pacifiste intégral, il part pour la Belgique en 1939, passe aux Pays -Bas pour aller à Oslo mais il est refoulé et il arrive en Suède où il fait de la prison. Il adresse des pages au journal Le Merle blanc. En mai 1941, il est de retour à Paris mais il est arrêté pour insoumission. Un temps fabricant de choucroute au rutabaga durant l’Occupation, il retrouve la rédaction du Canard enchaîné où son humour et son talent pour les calembours deviennent proverbiaux. Il publie Les Contes du grand-père Zig.

En 1950, sa pièce Les Harengs terribles est montée au cabaret La Tête de l’Art avec Michel Roux et Guy Piérault ; elle va finalement inspirer le livret de la comédie musicale Irma la douce et Marguerite Monnot en écrira la musique. Irma, fille publique au grand cœur, tombe amoureuse de Nestor, titi parisien qui joue au caïd. La création a lieu en 1956 au théâtre Gramont avec Colette Renard. Après mille représentations à Paris, la comédie musicale est jouée quatre ans à Londres et deux en Amérique, Italie, Espagne, Suède, Allemagne et même dans les Pays de l’Est. Elle est adaptée en 1963 pour l’écran par Billy Wilder avec Shirley MacLaine en vedette. Alexandre Breffort dira : « Je suis le seul homme qui vive honorablement d’une prostituée. » Il écrivit une autre comédie musicale, Impasse de la fidélité, créée par Patachou en 1960 aux Ambassadeurs et trois comédies Rididine (1958), Ta Femme nous trompe (1966) et, en adaptation, Le Cœur sous le paillasson (1970). Alexandre Breffort est décédé à Paris le 22 février 1971. – MP