LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1815 ● Naissance de Louis-Antoine Léouzon Le Duc, défenseur du bon vin

Né à Dijon rue Traversière, l’actuelle rue Dauphine, le 11 décembre 1815, fils et petit-fils de serrurier, camarade de jeux du futur archiviste Joseph Garnier (voir p.   ), Louis-Antoine Léouzon Le Duc découvrit Saint-Petersbourg en 1840 « pour le plaisir ». Deux ans plus tard, il devint précepteur des enfants d’un comte suédois à Helsinski. Très heureux dans cette famille et cette société, il décida de traduire le Kalevala, suite de trente-deux chants populaires finnois, 12 073 octosyllabes. Pour cela, il apprit le finnois et le suédois, et travailla aussi avec un vicaire pastoral qui en avait rédigé une traduction en latin. Il publia ensuite des textes suédois (ainsi, Le Glaive runique). Les relations qu’il rédigea de ses voyages et la connaissance acquise des langues de ces pays le firent dépêcher en 1846 par François Guizot, Premier ministre, afin de trouver le porphyre rouge souhaité pour le tombeau de Napoléon 1er. Quatre ans plus tard, il reçut une nouvelle mission, celle de rechercher et transcrire les documents relatifs à l’histoire de la Russie et de la Finlande ; il en résultera ses Études sur la Russie et le Nord de l’Europe et sa Russie contemporaine, 1853-1854. Le 9 mars 1856, Léouzon solllicita du Président de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, « comme enfant de Dijon et comme écrivain », d’être admis au nombre des membres de la Compagnie ; celle-ci l’élut un mois plus tard au titre de non-résidant.

Voyageur, savant, littérateur, éditeur et journaliste auteur d’articles publiés entre autres gazettes dans L’Univers catholique, Léouzon fonda en 1857 L’Observateur, presse commerciale, politique, financière, industrielle et maritime qui parut du 15 mars à la fin novembre 1857 ; puis, à Beaune et à Paris, un bi-mensuel, sous l’égide du Comité d’agriculture de Beaune, La Côte-d’Or, guide de l’acheteur en vins de Bourgogne, pour développer le commerce des crus avec un moyen « qui pût concilier tous les intérêts et rendre faciles et avantageux les rapports entre le producteur, le consommateur et le négociant ». Il souhaitait répondre aux consommateurs désireux de vins sincères et naturels. La bibliothèque municipale de Dijon conserve les numéros 1 (15 déc. 1858) à 25 (1er déc. 1859). La mission comportait des risques : Léouzon s’attira quelque méchante querelle pour s’être vanté d’avoir dégusté « pendant plus de trois heures plus de soixante espèces de vins » ; il argumenta qu’il avait gardé la tête libre, ce qui attestait de la légéreté des bourgognes… Il mourut à Paris le 25 octobre 1889.- MCB

Martine Chauney-Bouillot, « Léouzon Le Duc, membre de l’Académie de Dijon », à paraître dans les Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon.