LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1765 ● Naissance de Pierre Duviquet, député et critique théâtral

Pierre Duviquet est né à Clamecy le 1er décembre 1765. Il est le demi-frère de Maurice Duviquet, auteur des Notes sur Clamecy (manuscrit, Médiathèque de Nevers, fonds Morlon, 1840 ; SSAC, fonds EO79-3D3.7). Après de brillantes études à Clamecy puis à Paris, il devient agrégé. Il renonce, en 1790, à l’enseignement et devient avocat à la faculté d’Orléans. Revenu dans sa ville natale en fervent soutien de la Révolution, il y devient procureur-syndic. Membre du directoire de la Nièvre et substitut du procureur-syndic, il est destitué de ses fonctions en 1793, comme… modéré. Il est sauvé par sa rencontre avec Joseph Fouché, représentant en mission dans la Nièvre, qui l’envoie à Lyon. Il est nommé secrétaire de la Commission temporaire de Surveillance, implacable dans la répression. De retour à Paris après la chute de l’Incorruptible, il se lie à Merlin de Douai et par lui aux Directoriens. Secrétaire général du ministère de la Justice en 1797, il joue également un rôle majeur à la rédaction du journal L’Ami des lois. Élu député de la Nièvre au Conseil des Cinq-Cents en 1798, il fait partie des députés qui soutiennent fermement le régime. La prise de pouvoir de Bonaparte met fin à sa carrière d’élu et de journaliste puisque L’Ami des Lois est interdit. Commissaire du Gouvernement auprès du tribunal de Clamecy, puis avocat auprès du tribunal de cassation, il redevient enseignant en 1813. En 1814, il remplace au pied levé le critique Geoffroy au Journal des débats politiques et littéraires. Le succès est immédiat et il devient titulaire du feuilleton littéraire de ce quotidien qui fait et défait les réputations. Il s’impose par son style simple, son sens du théâtre et son indulgence envers les débutants. Partisan des Classiques contre les Romantiques, il critique vertement Hernani de Victor Hugo alors qu’il a accueilli très favorablement Henri III et sa cour d’Alexandre Dumas. En 1827-1830, il publie une édition latine d’Horace et une édition commentée de Marivaux. Il meurt à Paris le 30 août 1835.- CR

 

René Surugue, Histoire de Clamecy et de l’évêché de Bethléem, t. 2, Besançon, 1925, 397 p.