LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1716 ● Naissance de Jean-Baptiste Lallemand, peintre

Jean-Baptiste Lallemand naît à Dijon le 17 août 1716. Peu fortuné, il doit travailler avec son père tailleur d’habits et dessine à ses heures perdues, sans pouvoir se livrer à des études. Son talent s’affirmant, il part à Paris, en 1739, apprendre le métier de peintre, tout en exerçant sa profession de tailleur. Le 5 octobre 1744, obtenant ses lettres de maîtrise, il est reçu «au nombre des maîtres peintres, doreurs, sculpteurs» de Dijon et, le 26 septembre 1745, parmi les «maîtres peintres, sculpteurs» de l’Académie de Saint-Luc de Paris. Il part pour l’Italie et découvre la beauté des sites antiques et le goût des ruines dont il peuplera ses tableaux. Il se marie à Rome le 30 octobre 1748 avec une jeune fille pauvre, probablement servante ; ils auront dix enfants. Il y réside quatorze ans et y acquiert une certaine célébrité : Le Château et le Pont Saint-Ange, Le Ponte Rotto.

Artiste extrêmement fécond, (dessins, peintures, gouaches, gravures), travaillant autant pour une clientèle bourgeoise que pour la noblesse parlementaire, le peintre excelle dans le genre des marines (Marine au soleil couchant) et les paysages. Il aime à traduire les scènes villageoises (Noce rustique) et les sujets champêtres (Le Coup de l’étrier). Son sens très pénétrant de l’observation se manifeste dans ses scènes d’intérieur : La Cuisine bourgeoise, L’Atelier du peintre, La Bouillie au coin du feu.

Lallemand dessine les paysages et les monuments de la Bourgogne pour illustrer la Description générale et particulière de la France entreprise par Benjamin de La Borde. Il est le principal dessinateur du Voyage pittoresque de la France, dont les livraisons paraissent de 1784 à 1792. Grâce à lui, nous avons conservé le visage de la Bourgogne à la fin du XVIIIe siècle et connaissons les monuments détruits sous la Révolution : Dijon vu de Daix, La Vallée de l’Ouche, Le Château de Montmusard à Dijon.

Membre du Jury de l’École de Dessin de Dijon de 1770 à 1773, l’artiste peint le Paris de la Révolution (La Charge du prince de Lambesc) avant de mourir rue de Seine vers 1803.