LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1915 ● Deuxième année de guerre

Le front est stabilisé à l’Ouest, depuis la Suisse jusqu’à la mer du Nord. La guerre de position succède à la guerre de mouvement. Les soldats s’installent dans les tranchées. Les offensives alliées menées en Champagne (février-mars et septembre-octobre) ou en Artois (mai-juin et septembre-novembre) sont des échecs. Les Allemands tentent de percer à Ypres et utilisent les gaz de combat pour la première fois. De violents affrontements se produisent dans les Vosges pour le contrôle de l’Hartmannswillerkopf.

Le 8e corps d’armée, qui regroupe les principaux régiments bourguignons, commandé par le général Piarron de Montdésir puis, à partir de mai par le général Cordonnier, occupe le secteur des Hauts-de-Meuse. Il mène en forêt d’Apremont, au bois d’Ailly, au bois Le Prêtre… des actions locales coûteuses en hommes mais sans grands résultats. Les Allemands commencent à mener une guerre des mines meurtrière, également infructueuse. L’offensive navale pour forcer le détroit des Dardanelles (mars) et contraindre les Turcs à capituler, comme la bataille terrestre dans la péninsule de Gallipoli sont des échecs ; les alliés se replient sur Salonique. Les zeppelins bombardent Londres et Paris sans provoquer de grands dommages. En décembre, le général Joffre est nommé commandant en chef de toutes les armées françaises en Europe. L’Italie rejoint la Triple-Entente et entre en guerre le 23 mai aux côtés des alliés. Un nouveau front complique la stratégie des Empires centraux dont une importante voie d’approvisionnement est coupée. En revanche, la Bulgarie les rejoint. C’est un échec pour le gouvernement français. Le président du Conseil Viviani démisionne ; Aristide Briand lui succède.

La guerre provoque une forte hausse des dépenses militaires et l’augmentation du déficit. Il faut recourir à l’emprunt. Celui « de la victoire », qui rapporte plus de 2 milliards de francs, est un succès. L’inflation est forte. Les blés et les farines sont réquisitionnés. Les femmes prennent la place des hommes partis au front. Au total, la situation de la France est difficile mais sous contrôle et le pays a des ressources. – DHV