LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1713 ● Naissance d’Edme Pirot, chancelier de Notre-Dame de Paris

Edme Pirot est né à Auxerre le 12 aout 1631, fils de Guillaume Pirot, avocat en cette ville, et de Chrestienne Vincent. Le père Froment, curé de la paroisse de Notre-Dame-la-d’Hors, lui donna ses  premières notions des belles-lettres. Il étudia ensuite la théologie à Paris et fut reçu docteur en 1664. Pourvu de la Chantrerie de Varzy (bénéfice de la collégiale), il préféra enseigner à la Sorbonne, malgré les efforts de l’évêque d’Auxerre pour le faire revenir. On a de lui une Oratio habita in scholis Sorbonae die Jovis XIX decemb. MDCLXIX pronuntiante ad suias lectiones theologicas feliciter auspicandas (Cramoisy,1670). Et il eut une belle carrière parisienne : chanoine, chancelier de Notre-Dame de Paris, il fut confident de l’archevêque de Paris, Mgr Harlay de Champvallon, puis bras droit du cardinal de Noailles. Il assista Marie-Madeleine Dreux d’Aubray, marquise de Brinvilliers, lors de son exécution (Affaire des poisons, 1676). Elu syndic de la Faculté de théologie pendant vingt ans (le mandat ordinaire est de deux ans), il avait pour mission d’étouffer  toutes velléités d’indépendance : aussi fut-il mêlé à la plupart des interventions ecclésiastiques décidées par l’autorité royale ou par l’archevêque. Il fut aussi supérieur du grand couvent des carmélites du faubourg Saint-Jacques et à ce titre donna les derniers sacrements à Mlle de La Vallière. Il entretint une correspondance soutenue avec Bossuet, notamment au sujet de Richard Simon (1638-1712), auteur de l’Histoire critique du Vieux Testament, que l’évêque de Meaux combattait. Il soutint Fénelon, de façon parfois ambigüe. Censeur des livres, il fut fortement mêlé aux questions du quiétisme. Il prônait la supériorité des conciles sur le pape. Il intervint encore dans les affaires internes des Frères des écoles chrétiennes. A la fin de sa vie, il devint abbé commendataire de l’abbaye de l’Etoile (diocèse de Blois) et son testament le dit avoir ce même titre à Notre-Dame d’Hermière près de Tournan. L’abbé Louis Legendre, secrétaire de Mgr Harlay,  écrit dans ses Mémoires (éd . M. Roux, 1863) que «  son principal talent était d’être souple et rampant ; et prêt à tout faire pour plaire aux puissants »… Il mourut à paris le 4 août 1713 et fut enterré et fut enterré à Notre Dame, proche la chapelle de Sainte Eustache.

Charles Urbain, « Dissertation de l'abbé Pirot sur le concile de Trente », Analecta gallicana : revue d'histoire de l'Eglise de France, 1912, p. 78-98, 178-204, 317-338 et 421-450.