LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1915 ● Naissance de René Pacaut, résistant et journaliste

René Pacaut est né à Louhans le 27 août 1915. Engagé dans la résistance bressane dès 1942 aux côtés d’Henri Vincent, dit VIC, il fut sous-lieutenant de la compagnie Colette, basée à Bruailles, village dans lequel il possèdera plus tard une résidence secondaire. Sa compagnie s’illustra à maintes reprises au cours de l’été 1944. Dès 1947, il publie son premier ouvrage Maquis dans la plaine, illustré par son ami Louis James, où il magnifie le combat des patriotes bressans en sabots ainsi que des résistants engagés volontaires dans le 2e BCP (six éditions jusqu’en 2005). Sur le même thème paraîtra un autre récit historique Capturez-le vivant ! la résistance héroïque de Maxime Guillot, Compagnon de la libération  (1984) et Jean la Guenille, récit romancé en 1995.

Mais René Pacaut est aussi un écrivain humoriste éclectique ; après guerre, il publia deux ouvrages à forte connotation bressane. Tout d’abord  L’Idiot de mon village  en 1949 qui commence par l’incipit suivant : « L’idiot de mon village, c’est moi ! » Patzenguerre parut chez Flammarion (1965) sous un bandeau spécifiant « La guerre des pattes a bien eu lieu ». Il s’agit ici, vous le comprendrez vite, de la volaille de Bresse. La République des Corniauds (2005), son ultime ouvrage, se termine par la sentence bien pesée : « Et maintenant braques ou corniauds…, nous voilà tous plus ou moins dingos ! »

En dehors de ces opus de référence, René Pacaut commença sa carrière de journaliste professionnel à L’Indépendant du Louhannais et du Jura (1948-1952) aux côtés de son ami Gaston Faisy, rédacteur en chef du journal qu’il avait côtoyé dans la Résistance. Il la poursuivit au service des faits divers de Détective (1952-1964), journal pour lequel il eut entre autres à couvrir la célèbre Affaire Dominici, qu’il évoquait encore volontiers trente ans plus tard avec son intime conviction. Il la termina enfin à Ici-Paris (1964-1975).

Homme de conviction, il resta toute sa vie marqué par cette époque de résistance bressane qu’il vécut intensément auprès de ses compagnons dont il sut jusqu’à sa mort porter le souvenir. Président de l’association des Anciens résistants du Louhannais de 1945 à 2002, il manifesta sa volonté de léguer à l’Écomusée de la Bresse bourguignonne les archives de la Résistance bressane afin qu’elles rejoignent celles de L’Indépendant sauvegardées sur place dans son ancienne imprimerie à Louhans. Nous conservons également de lui la « Sten » qui l’accompagnait durant ses années de guerre. Il s’est éteint à Louhans le 30 novembre 2006. Il était le frère de l’historien médiéviste Marcel Pacaut, vice-président de l’Écomusée de la Bresse. – DR