LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1921 ● Naissance de Raymond Oursel, archiviste et historien de l’art roman

Né à Dijon le 26 juillet 1921, Raymond Oursel était le fils de Charles Oursel, bibliothécaire puis directeur de la Bibliothèque municipale de Dijon de 1899 à 1942 et historien de l’art en Bourgogne (cf. Célébrations, 2017, p. 64-65). Mettant ses pas dans les siens, il fut admis à l’École des chartes, dont il sortit en 1948 avec une thèse intitulée Les églises romanes de l’ancien archidiaconé d’Autun, reprise et complétée dans une thèse de doctorat et publiée en 1956.

Directeur des Archives départementales de Haute-Savoie de 1949 à 1963, il y accueillit, en application d’un traité signé en 1947 entre France et Italie, et d’un partage intervenu en 1955, une partie des archives du duché de Savoie restées à Turin après le rattachement de la Savoie à la France. Directeur des Archives départementales de Saône-et-Loire de 1963 à 1986, il eut la redoutable responsabilité d’accompagner la conception, ébauchée avant son arrivée, et la mise en service d’un bâtiment d’archives comportant une tour de vingt-deux étages dominant la Saône, qui fut inauguré en 1971 (voir ci-dessous, p. 57-58).

Comme c’était alors la tradition, il fut conservateur des antiquités et objets d’art dans ces deux affectations, assumant cette fonction avec un soin tout particulier, car elle correspondait à sa formation première et à sa sensibilité intellectuelle. Aussi, en 1975, publia-t-il, sous le titre Art en Savoie, un épais volume, couronné par l’Académie française, plusieurs fois réédité, qui fit de lui le « découvreur » de l’art populaire baroque dans cette province. En Saône-et-Loire, avec la collaboration de son épouse, Anne-Marie Oursel-Pont, il publia de 1973 à 1999, sous l’égide des Archives départementales (Service de l’inventaire départemental), des monographies consacrées au patrimoine des villages de quatorze des cantons de ce département.

Élargissant ses perspectives, il s’est fait connaître surtout par la belle série de volumes consacrés à l’art roman, parus de 1973 à 2001 aux Éditions Zodiaque, fondées à l’abbaye de La Pierre-qui-Vire en 1951 par dom Angelico Surchamp, qui considérait l’art roman et son riche vocabulaire décoratif comme une source d’inspiration pour les recherches artistiques contemporaines. Parallèlement à ces publications, il fut appelé à enseigner à l’Institut catholique de Lyon. Il a assuré l’édition en français contemporain des actes du procès de Templiers et de celui de Jeanne d’Arc pour le Club du meilleur livre.

Il était membre de l’Académie de Mâcon, dont il avait été élu membre dès 1958. Il est mort à Mâcon le 30 septembre 2008. – FV

 

Jean-Michel Dulin, Bernard Billier, « Raymond Oursel, 1921-2008) », Annales de l’Académie de Mâcon, 5e s. t. 2, 2008, p. 11-12 et 16-17 ; – « Entretien avec Raymond Oursel », Zodiaque, n° 126, oct. 1980, p. 1-15.