Né le 8 janvier 1821 à Écuelles (Saône-et-Loire) dans une famille d’agriculteurs, Pierre Vaux, après avoir fréquenté l’école normale du département, est nommé instituteur à Longepierre, dans la Bresse, en 1844. Il se marie bientôt avec Irma Jeannin, fille d’agriculteurs. Républicain, il manifeste son soutien à la révolution de 1848. Après son échec et le retour des conservateurs au pouvoir, une loi permet la révocation des instituteurs jugés fauteurs de désordre et Pierre Vaux est suspendu de ses fonctions.
Les républicains, avec Vaux à leur tête, gagnent les élections municipales de 1850. Il est élu maire. Le préfet refuse de valider l’élection au motif qu’il n’a pas « rompu avec la République rouge ».
En 1851 éclate une série d’incendies meurtriers et, sur la base d’un témoignage, Vaux est accusé d’en être l’auteur. La cour d’assises le condamne aux travaux forcés en Guyane en 1852. Après sa condamnation, de nouveaux feux se produisent et le coupable est arrêté : c’est son principal accusateur et opposant politique. Il se suicide en prison. Mais Vaux ne bénéficie pas d’un procès en révision. Il meurt en déportation le 13 janvier 1875.
Son fils, Pierre Armand Vaux obtiendra finalement sa réhabilitation en 1897. Devenu député de la Côte-d’Or, il contribuera au vote d’une loi favorisant la révision des procès et la réparation des erreurs judiciaires. Une plaque commémorative rappelle le souvenir de Pierre Vaux « instituteur-martyr » dans l’établissement, autrefois école normale, qui forme les maîtres à Mâcon. – DHV
Louis Devance, L’affaire Vaux et Petit : un crime judiciaire au XIXe siècle, préface de Hervé Duchêne, Éditions universitaires de Dijon, 2014, 271 p.