LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1820 ● Naissance de Philippe Guignard, directeur de la Bibliothèque municipale de Dijon

Né à Dijon le 14 mai 1820, d’un père chandelier, très vite orphelin de mère, élève chez les jésuites de Friboug puis au séminaire d’Autun (professeurs, les abbés Devoucoux, voir p. 63 et Pitra), il entre aux Archives départementales de la Côte-d’Or en 1840 comme 2e employé puis à l’École des chartes. Nommé aux Archives de l’Aube en 1843, année où il épouse sa cousine Jeanne-Baptiste Laurent. Archiviste-paléographe en 1845, la santé de son épouse déclinant, il demande un poste à Dijon où il revient en janvier 1852 ; il le tiendra pendant cinquante-deux ans jusqu’en juin 1904, avec entre autres adjoints Philibert Milsand (Célébrations 2018).

Il accroit les collections avec de nombreux fonds particuliers et rédige inlassablement ces catalogues indispensables à la connaissance des ressources d’un établissement ou d’un dépôt : Catalogue général des manuscrits de bibliothèques publiques de France – Départements, t. 5 (1889, 1556 volumes, 10 fonds dont Cîteaux)) et Supplément, t. 41, 1903 ; Catalogue des fonds particuliers de la bibliothèque publique de Dijon (1909). À Dijon, on ne peut pas ne pas étudier les documents cisterciens : il édite les Monuments primitifs de la règle cistercienne publiée d’après les manuscrits de l’abbaye de Cîteaux, 1er volume des Analecta divionensia (1878). En 1896, il se lance dans l’édition des Opera omnia de Denys le Chartreux, 29/48 vol. parus à son décès. Polyglotte, il parlait, en sus du latin, l’allemand, l’anglais, l’espagnol et l’italien. Détestant « les 1 000 niaiseries qui font le tourment de l’ambition des trois-quarts des hommes », il se plaisait « loin du bruit et de l’agitation », écrivant des sonnets pour ses amis (dont Morelot, voir p. 110), et peignant des aquarelles. Catholique, place des cordeliers, il embrassa le prieur des dominicains expulsés en 1880… Membre de l’Académie de Dijon, de la Commission des antiquités de la Côte-d’Or, des Sociétés éduenne et de Sens, il meurt à Dijon le 23 mars 1905. Une rue porte son nom.

Charles Oursel, « Philippe Guignard (1820-1905) », Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 4e s. t. 11, 1907-1910, p. 19-48, dont bibliogr. p. 39-48, portr. (Gallica-BnF).