LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1814 ● Naissance de Mathieu Maximilien Quantin, premier archiviste de l’Yonne

Né à Saulon-la-Rue (Côte-d’Or) le 17 mai 1814, Mathieu Maximilien Quantin, figure de l’historiographie icaunaise, marque encore aujourd’hui de son empreinte les Archives départementales de l’Yonne. Après le collège royal de Dijon puis, en 1829, l’École des chartes fondée dans la même ville par Charles Boudot, c’est sur la recommandation de ce dernier et en considération de son travail qu’il obtient la place d’archiviste de l’Yonne, dans un service qui n’est pas alors réellement constitué. Nommé le 28 avril 1833, il restera en poste quarante-six ans durant. Après obtention d’un local rue Cochois (1834-1838), qui s’avère durant toute sa carrière insuffisant et mal commode, il commence le traitement alors jamais mené des saisies révolutionnaires, rassemblant, classant et décrivant les documents amassés à la préfecture. Son labeur archivistique, souvent solitaire, est immense : en 1845, les fonds anciens sont déclarés classés. Débute la publication d’instruments de recherche sous forme de statistique puis d’inventaire dans les Annuaires de l’Yonne (1846-1859) ; elle culmine avec l’Inventaire sommaire des Archives du département de l’Yonne (1868, 1873 et 1882). Les efforts de réintégration des fonds anciens sont importants. Loin de se cantonner aux archives anciennes, il est amené à classer le fonds des Ponts et Chaussées. L’activité de Quantin ne s’arrête pas aux archives départementales : il classe et décrit les fonds anciens de la Ville de Sens, des hôpitaux de Joigny, Sens, Tonnerre ; inspecteur des archives des sous-préfectures, communes et hôpitaux (1842), il a couvert la quasi-totalité du département en 1864. Il assure le récolement et la réorganisation des archives municipales d’Auxerre (1858). Conservateur de la biblothèque municipale (1849-1880), il lance la rédaction des catalogues et en assure le déménagement. Conservateur – sans le titre – du musée de la Ville (Catalogue raisonné, 1883), il s’occupe de la collection d’Eckmühl (1882-1891). Membre fondateur de la Société des sciences historiques et naturelles de l’Yonne (1847) dont il est secrétaire, puis vice-président, il mène une œuvre considérable au service de l’histoire locale : Cartulaire général de l’Yonne (VIe-XIIe s.), fruit du dépouillement systématique de sources variées (1854, 1860) ; articles variés dans le Bulletin de la Société qui exploitent les sources tant auxerroises qu’extérieures. En plus de nombreuses monographies, biographies et études architecturales, il est l’auteur du Répertoire archéologique (1868) et du Dictionnaire topographique du département de l’Yonne (1872), qui aujourd’hui encore font référence. Catholique pratiquant et militant, conservateur, modéré sous la deuxième République, rallié pleinement à l’Empire et bonapartiste convaincu, Mathieu Maximilien Quantin s’éteint à Auxerre le 3 avril 1891.- PFB