LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1619 ● Naissance de Marguerite du Saint-Sacrement, carmélite

Marguerite Parigot naît à Beaune le 7 février 1619, six mois avant la fondation du carmel dans une famille aisée. Élevée chez les ursulines, sa sagesse et son sérieux précoce la firent rapidement nommer la « petite régente ». Si sa piété devient contemplation du Saint-Sacrement, elle va régulièrement à l’Hôtel-Dieu aider à soigner les malades  et secourir les pauvres. À 11 ans, sa mère meurt et son oncle, le chanoine Bataille, qui avait abandonné sa commende du prieuré Saint-Étienne de Beaune pour y établir le carmel à condition que sa nièce Marguerite devienne bienfaitrice, la conduit au carmel le 23 septembre 1630. De santé fragile, elle est comblée de grâces mystiques liées à l’Enfance et à la Passion du Christ ; elle fait sa profession en 1634 qui, en raison de son jeune âge, sera renouvelée à 16 ans (cf. Concile de Trente). Son culte à l’Enfant Jésus se situe à la rencontre de la tradition thérésienne riche d’un fort sentiment de l’incarnation et d’un courant bérullien plus abstrait et métaphysique. Sa dévotion envers l’Enfance de Jésus – le petit Roi de Grâce – est étroitement liée à son souci du royaume de France. En 1636, elle fonde la Famille de Jésus-Enfant « érigée pour prier pour la paix, pour l’Église, pour le pape, pour la conservation de la personne du roi et pour l’ordre des chevaliers militant de Saint-Jean-de-Jérusalem ». La région est alors ravagée par les armées de Gallas et les beaunois affolés veulent fuir ; Marguerite rassure : « une paille de la crèche, une bandelette de ses langes suffit pour mettre tous ses ennemis en déroute ». Le péril passé, la Cour a recours aux prières de Marguerite pour la naissance d’un dauphin. Toute la France prie, mais, en 1638, la reine Anne d’Autriche attribue la naissance de son fils à Marguerite qui fait alors poser une couronne sur la tête de la statue de l’Enfant Jésus pour le remercier. En reconnaissance, Anne d’Autriche lui envoie une petite statuette de Louis XIV qui sera placée dans son cercueil où on la retrouvera lors de l’exhumation (1820). L’aura de Marguerite grandit ; elle reçoit Gaston de Renty, le chancelier Séguier et son épouse, le disciple de Bérulle, M. Olier… tous relatent la pureté, l’innocence, le rayonnement de la carmélite qui meurt en odeur de sainteté le 26 mai 1648. Le culte à son tombeau est immédiat et Anne d’Autriche s’y rend, accompagnée de son fils en 1658.

Très vite s’impose l’idée d’écrire sa biographie ; le projet est confié à un oratorien, docteur en Sorbonne, le Père Amelote qui publie en 1654 La vie de sœur Marguerite du Saint-Sacrement, carmélite du monastère de Beaune. En juin 1873, elle est promulguée vénérable par la Sacrée Congrégation des Rites.