LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1770 ● Naissance de Madame Théophile Berlier

Marie-Françoise Blanche Marlot naît le 8 juillet 1770 à Dijon, où son père, Jean-Claude Marlot, est directeur général de la régie des droits réunis ; sa mère Marguerite Bonnegens d’Aumont appartient à une famille de robe de Saintonge. Elle est baptisée le jour-même à Saint-Jean. Elle épouse Théophile Berlier (cf. Célébrations 2011, p. 121) le 17 avril 1794 à Dijon et le couple s’installe rue du Bac à Paris, non loin de la Convention.

Anatole Devosge nous a laissé le Portrait de Madame Berlier et de sa fille, émouvante scène intimiste réalisée au domicile du modèle. Anciennement attribuée au peintre Louis David, cette peinture à l’huile sur toile (H. : 0,86 m, L. : 0,68 m), a été léguée au Musée de Dijon en avril 1903, par Gustave Masson, ancien conservateur des forêts à Dijon. Blanche Berlier est assise de trois-quarts gauche dans un fauteuil du nouveau style, recouvert de tissu vert, la tête presque de face, le bras gauche appuyé sur l’accoudoir en acajou ; elle est vêtue d’une robe, à la dernière mode, très sobre, de couleur ardoise aux reflets moirés ; elle ne porte aucun bijou. Un mince ruban bleu orne son chignon.

Son bras droit est passé autour de sa fille Rose qui se tient debout, vêtue d’une robe blanche, appuyée sur les genoux de sa mère et tenant un cahier de musique. Dans l’angle gauche, un piano en acajou, clavier ouvert, se détache sur un fond gris.

La sombre période révolutionnaire explique l’extrême sobriété, voire l’austérité de ce double portrait, tant en ce qui concerne les personnages, (simplicité et sévérité des tenues et des coiffures) que le décor (mur gris sans aucun ornement). La petite Rose née au plus tôt en 1795, paraît avoir trois ans, ce qui daterait ce tableau de la fin 1797-1798. Blanche Berlier décèdera, peu de temps après, à Dijon, le 24 septembre 1799, quelques semaines après la naissance de sa seconde fille, Marguerite-Aimée.

Étienne Picard, « Le portrait de Madame Berlier et de sa fille par Louis David », Mémoires de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, 4e série, t. 6, 1897, p.47-63.