LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1870 ● Naissance de l’historien Lucien Charrault

Lucien Charraut est né le 9 avril 1870 à Châteauneuf-Val-de-Bargis dans la Nièvre, où son père est sabotier. Au séminaire, âgé de 15 ans, il lit déjà des études de toponymie et de littérature ancienne. Il est ordonné prêtre en 1895 et nommé vicaire à Alligny-en-Morvan. L’année suivante, après un bref passage à Saint-Saulge, il devient curé de Saint-Maurice puis de Saint-Bénin-des-Bois en 1900 et de nouveau à Alligny où il reste de 1907 à 1929. Jean Genet qui « causait le mieux le latin » sera un de ses enfants de chœur turbulents.

Curé-doyen de Montsauche (1929-1944), Lucien Charrault se retire à Colméry en 1944. Il donne à la bibliothèque de l’Institut deux feuillets de parchemin provenant d’un manuscrit du XIIe siècle de Chrétien de Troyes, des fragments de Cligé (Thème de Tristan et Iseult) et de Lancelot. Il assure aussi un service de la paroisse de Bethléem de Clamecy en 1947. En 1949, il a un grave accident de train et il décède à Colméry le 9 mai 1953. Il est enterré au cimetière de Chateauneuf-Val-de-Bargis.

Charrault a accès aux archives paroissiales et à celles de châteaux. Il peut étudier des chartes antérieures au XIIe siècle. Il va écrire de nombreux ouvrages. Membre en 1904 de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts, il publie cette même année un Essai historique sur Saint-Bénin-des-Bois et Ligny et une Monographie de la communauté des Jault. En 1908, c’est la première édition de l’Histoire de Chateauneuf-de-Bargis et de la Chartreuse de Bellary. En 1923, il publie la Seigneurie de Régloix. À l’occasion du tricentenaire de la naissance de Vauban, il écrit une notice historique et biographique, Vauban (1633-1707). Cette même année paraît Dans l’ombre du Morvan : le canton de Montsauche. Historien érudit, il montre cependant son hostilité à la Révolution française et s’occupe plus des nobles qui auront pratiquement toutes les qualités plutôt que des Nivernais de conditions plus modestes !

Jacqueline Bernard, « Lucien Charrault », Des Morvandiaux de l’ombre à la lumière, Moulins-Engilbert, 2011, p. 82-84.