LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1819 ● Naissance de Jongkind, peintre impressionniste en Nivernais

Né le 3 juin 1819 à Lattrop (Hollande), Johan Barthold Jongkind s’inscrit en 1839 à La Haye dans l’atelier du peintre Andreas Schelfhout qui lui obtient une bourse du prince d’Orange. En 1845 le peintre Eugène Isabey, en voyage aux Pays-Bas, le remarque et l’invite à venir travailler avec lui à Paris. En 1848 Jongkind expose pour la première fois au Salon. Il voyage en Normandie en 1850 et l’année suivante en Bretagne. En 1852 il obtient une médaille au Salon. Il vend quelques toiles. Mais ses succès le grisent. Il mène une vie dissolue qui entraîne la suppression de la pension royale. Tombé dans la misère matérielle et morale, il retourne en 1855 dans sa famille où il se rétablit. Grâce à ses amis peintres il peut revenir à Paris. Il y rencontre Joséphine Fesser qui allait devenir sa compagne, son ange gardien jusqu’à son dernier jour et lui permettre de devenir un grand peintre. Elle séjourne chaque été dans la Nièvre où elle avait vécu et, à l’été 1861, elle y conduit Jongkind. Il va s’immerger dans une nature qui lui convient parfaitement et se promener, dessiner et réaliser des aquarelles. En particulier à Saint-Parize-le-Châtel, à Nevers, à Magny-Cours. Il n’y reviendra pourtant que neuf ans après. De 1866 à 1869 il voyage aux Pays-Bas et en Belgique. Ce sont les hasards de la guerre de 1870 qui ramènent le couple dans la Nièvre pour échapper au siège de Paris. Il s’installe à Nevers. Jongkind se promène en ville, au bord de Loire et dans les environs son carnet d’aquarelles à la main. Le retour à Paris a lieu en 1871. Mais désormais chaque été jusqu’en 1876 Jongkind et Joséphine effectueront un séjour à Nevers. Des pérégrinations du peintre dans les environs naîtront de nombreuses œuvres. En 1878 il achète une villa à La-Côte-Saint-André (Isère) où il va passer de plus en plus de temps. En 1882 il effectue un dernier court séjour dans la Nièvre. Il décède le 9 février 1891 à Saint-Égrève (Isère). Grâce à Jongkind et à plus de cent-trente œuvres nivernaises recensées, la Nièvre figure sur la carte des hauts-lieux de l’impressionnisme en France.

Jeanne J. Locquin, « Un précurseur de l’impressionnisme en Nivernais, le peintre J.B. Jongkind », Mémoires de la Société académique du Nivernais, t. 49, 1949, p. 35-45 ; - Jean-Louis Balleret, De Corot à Balthus, un siècle de grands peintres dans la Nièvre et le Morvan, préf. J. Thuillier, Cercle d’Art, 1997, 168 p.