LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1913 ● Naissance de Jean Robinet, écrivain paysan

Jean Robinet est né le 20 janvier 1913 à Percy-le-Grand (Haute Saône) dans la ferme de ses parents, premier de cinq enfants. Marié en 1938 à une Côte-d’orienne de Viévigne, Gabrielle, le couple s’installa à  Saint-Broingt-le-Bois ; il aura sept enfants, dont l’aîné, Bernard, exploitera le domaine familial, et une fille qui se consacrera à la contemplation. En 1939, Jean Robinet est appelé dans un régiment d’artillerie hippomobile en Alsace. Prisonnier de guerre en 1940, envoyé en Silésie, commence une longue attente. Sous-officier, il n’est pas concerné par le  travail ! Il profite de la présence de jeunes lettrés pour lire, lire sans cesse. Puis lui vint l’idée, à l’instar de certains de ses amis d’infortune, d’écrire. Sur du papier d’emballage, il écrivit son souvenir de la famille, de sa vie quotidienne auprès des chevaux de la ferme paternelle. Au fil des années se construisit le manuscrit de Compagnons de labour, roman d’un paysan et de ses chevaux où se révélèrent ses grandes qualités d’observation et de cœur, publié en 1946 (Flammarion). L’ouvrage n’obtient pas le Prix Goncourt mais reçut le Prix Sully-Olivier de Serres. Trente-cinq livres suivirent,  écrits sur la table de la cuisine  de la ferme. En 1957, il eut le prix de la Paulée de Meursault. Par ailleurs, sous le pseudonyme de Jean Fermier, Jean Robinet publiera durant soixante ans des chroniques pour Le Journal de la Haute-Marne et dans Le Républicain lorrain ; Le Bien public publiera pendant 27 ans son billet hebdomadaire (le mardi) intitulé Paysanneries… Président-fondateur des Ecrivains paysans de France, il lança l’Association des écrivains paysans du monde, dont il était président d’honneur. Homme de la terre et de ses terroirs, Jean Robinet s’est éteint chez lui, le 13 mai 2010… Beaucoup de nous ont pu le voir dans les salons et fêtes du livre.

François Sauvadet, « 25 années de chroniques hebdomadaires au "Bien public" : Jean Robinet, ces "Paysanneries" jaillies du coeur des hommes », Le Bien public, 9 déc. 1982.