LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1915 ● Naissance de Jean-Louis Verrier, peintre

Jean-Louis Verrier a vu le jour à Marcy, un petit bourg du Haut-Nivernais à quelques kilomètres de Varzy, il y a cent ans. Il effectue ses études au lycée de Nevers, où il instituera plus tard un prix destiné à récompenser les meilleurs élèves en dessin et peinture. Il entre en 1928 dans l’atelier neversois de l’aquarelliste Aimé Blin, puis intègre l’École des beaux-arts de Dijon, et enfin celle de Paris de 1936 à 1939, auprès du sculpteur Marcel Gaumont. Le déclenchement de la guerre l’empêchera de terminer ses études de professeur de dessin. Après quelques années dans les environs de Troyes, il s’installe définitivement à Nevers en 1949, où il est employé à l’administration de l’Équipement. Sa première exposition personnelle date de 1943, à la galerie Contencin de Nevers. Il exposera ensuite régulièrement dans cette ville, et enverra sporadiquement quelques peintures au Salon des Indépendants. Il a toujours gardé de solides attaches dans son terroir natal, dont il transcrira de nombreuses vues. Sculpteur de formation, c’est pourtant la peinture à l’huile et la gouache qui sont ses médiums de prédilection : aux côtés des paysages, majoritaires, des natures mortes, quelques portraits et des scènes de plein air ou sportives (matchs de rugby, notamment) constituent l’essentiel de son corpus. Il pratique également la gravure sur bois. De son « métier », il écrit en 1955 : « Par leurs œuvres, les peintres sont peut-être là pour apporter aux sédentaires ou aux négligents, un petit coin de paysage qui fera sentir la force de la Nature, le charme de ses masses, de ses couleurs, de ses lignes. » 

Artiste humaniste et sensible, à la touche ferme, au coup de brosse à la fois délicat et mouvementé, il laisse une œuvre d’où la modernité n’est jamais absente, et qui mérite d’être réévaluée aujourd’hui : la modestie et la discrétion de l’homme l’ont sans doute empêché de connaître un plus large succès public. Avec ses amis les peintres Rex-Barrat, Émile Berthelot et Georges Prestat, il reste connu comme l’un des « Quatre de Varzy », auxquels on associe souvent le musicien et amateur d’art Maurice Bardin. Il a également été vice-président du Groupe d’émulation artistique du Nivernais, de 1965 à 1970. La ville de Marcy a bénéficié en 2012 du don par la fille de l’artiste de son fonds d’atelier. – JFL

Jean-François Lefébure. La Nièvre gravée : l'École de Fernand Chalandre, collab. Christophe Pain et Jean-Louis Montarnal, Nevers, La Fabrique, 2010, 80 p., ill. (« Encyclopédie illustrée du Nivernais-Morvan », 1).