LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1771 ● Naissance de Jean-Henri Marlet, peintre et lithographe

Jean-Henri Marlet naît le 18 novembre 1771 à Autun. On ne connaît rien de son enfance ; on le trouve à Dijon, adolescent, comme élève de François Devosge à l’École de dessin, que ce dernier a fondée en 1766. Le jeune homme passe la Révolution à Nancy où il se montre très actif ; il sollicite les différentes administrations pour leur proposer ses bustes et ses statues. Il se présente comme sculpteur et comme l’auteur de la statue de La République française régénérée sur les débris de la Royauté, destinée à orner la place du Peuple.

Il réalise sur commande de nombreux bustes : Brutus, Marat, Bara, Rousseau, Voltaire, Franklin… dont il ne reste aucune trace. Il sera chargé de l’organisation de nombreuses fêtes révolutionnaires.

L’artiste est arrêté en messidor an II (juin 1794) pour avoir sculpté, dans les premières années de la Révolution un Bouillé triomphant : le marquis de Bouillé, gouverneur des Trois-Évêchés avait réprimé dans le sang la mutinerie de la garnison de la ville de Nancy le 31 août 1790, laissant 300 morts et blessés.

Après la Révolution, Marlet se rend à Paris et entre dans l’atelier du peintre néo-classique Jean-Baptiste Regnault, lauréat du Prix de Rome en 1776. Il se lance dans la peinture d’histoire en exécutant de grands tableaux : Raphaël recevant le pape Léon X dans son atelier pour lui montrer le tableau de « La Sainte Famille » commandé par François Ier, Charles Quint ramassant le pinceau du Titien. Marlet réalise quelques commandes religieuses : La Madeleine chez le Pharisien (1808) pour l’église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux de Paris, Une Première communion de jeunes filles. D’autres thèmes l’intéressent, comme la mythologie : L’Enlèvement de Briséis, Orphée jouant de la Lyre, Les Sabines sortant de Rome. Ou encore des sujets poétiques, anecdotiques : L’Enfance de Paul et Virginie (dessin à la sépia), La Boutique de comestibles (lavis), Le Charlatan (lavis de sépia), Le Départ pour Longchamp, La Malédiction paternelle.

Ce peintre, qui présente régulièrement ses toiles au Salon de peinture et de sculpture de Paris, est l’un des premiers dessinateurs à pratiquer la lithographie en France. Maître dans ce domaine, il imprime lui-même ses épreuves de 1822 à 1832. On lui doit notamment une série de soixante-douze gravures sous le titre Les Tableaux de Paris. Jean-Henri Marlet décède à Paris en 1847. – CG