LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1812 ● Naissance de Jean-Baptiste Pitra, cardinal

Né le 1er août 1812 à Champforgeuil près de Chalon-sur-Saône, fils du diocèse d’Autun qui lui donna sa formation et au service duquel il fut ordonné prêtre en 1836, Jean-Baptiste Pitra fut professeur de rhétorique au Petit Séminaire, où il put donner libre cours à son goût de la recherche historique. C’est à ce moment qu’il découvrit l’importance de l’inscription de Pectorios, le témoignage le plus ancien de la christianisation de la Bourgogne. En 1842, séduit par la restauration de la vie bénédictine en France que proposait Dom Prosper Guéranger à Solesmes (Sarthe), il prononça ses vœux dans cette abbaye. Il y fit revivre le modèle des moines savants à la Mabillon, se livrant à des recherches philologiques qui l’amenèrent à sillonner l’Europe. Il collabora à la grande œuvre d’édition des Pères de l’Église par l’abbé Migne, et rassembla ses propres trouvailles dans le Spicilegium Solesmense (Paris, Didot, 1852-1858). Son Histoire de saint Léger, évêque d’Autun aux temps mérovingiens (Paris, Waille, 1846), est un hommage érudit à son pays natal, auquel il demeura très attaché. L’abondance et la qualité de ses travaux lui valurent d’être promu au cardinalat en 1863, sous le pontificat d’un Pie IX très favorable à Solesmes, et revêtu du beau titre de Bibliothécaire de l’Église romaine. Il mourut à Rome le 9 février 1889, cardinal-évêque de Porto, l’une des gloires de l’Ordre bénédictin et de l’Église de France.

Dom Fernand Cabrol, Histoire du cardinal Pitra bénédictin de la Congrégation de France (abbaye de Solesmes), V. Retaux, 1893, XX-432 p.