Né le 12 février 1921, Jacques Prioleau vécut sa jeunesse et fit ses études en Normandie. Admis en 1942 à L’École nationale des Beaux-arts de Paris, dans la section architecture, il en fut diplômé en 1946 et suivit en 1948 son maître, architecte chargé de la reconstruction de Saint-Lô. C’est alors que lui fut proposé par l’architecte en chef des monuments historiques, Yves-Marie Froidevaux, responsable de la restauration de la collégiale de la ville sinistrée, de prendre en charge la réhabilitation de la petite église rurale d’Agneaux, aux trois-quarts détruite. Ce choix et la visite sur place du père Cocagnac, dominicain responsable de la revue L’Art sacré, allait orienter sa réflexion et sa carrière : dès ce premier chantier il fit appel, au sculpteur Philippe Kaeppelin, et au peintre Léon Zack, dont la sensibilité s’accordait à la sienne et qui allaient l’accompagner dans la plupart de ses réalisations. Il a quitté la Normandie en 1958 pour s’installer en Bourgogne, pays de la famille de son épouse. Il a vécu et travaillé à Messigny jusqu’à son décès, en août 2005. Au fil de sa carrière, il a construit ou reconstruit et doté de mobilier liturgique onze églises et lieux de prière en Normandie, Alsace, Auvergne et Bourgogne. Il a aménagé, à la faveur de leur restauration, les dispositions intérieures d’une soixantaine d’églises, essentiellement situées en Alsace, en Franche-Comté et, à partir de 1958, en Côte-d’Or (27 églises), où deux édifices témoignent plus particulièrement du cheminement de sa pensée : les églises Sainte-Chantal des Laumes (1968), aménagée dans un ancien hangar à locomotives, et Élisabeth de la Trinité, créée dans le nouveau quartier de la Fontaine d’Ouche, à Dijon (1986) : églises-maisons ou églises-tentes, discrètement implantées en lisière des habitats, mais soigneusement reliées à eux.
Mais il a aussi participé à la conception et la réalisation de bâtiments civils à Dijon : il a fait partie de l’équipe qui a construit la clinique Drevon, et fut, en 1969, le coordinateur de celle chargée de tenter d’aménager la percée Lamonnoye, ouverte entre les rues Chaudronnerie et Jeannin. Il avait alors proposé, en vain, de construire un immeuble-pont qui aurait rétabli la continuité des façades sur la rue Chaudronnerie. – FV
Christine Blanchet, Jacques Prioleau, l’architecte de la lumière, Grignan, Complicités, 2003, 106 p. ; – Archives déposées aux Archives de la Côte-d’Or, 149J.