Né à Chalon-sur-Saône le 17 novembre 1769, Jacques-Étienne Caumartin est le fils de François Caumartin, notaire royal, et de Françoise Manien. Destiné à la prêtrise, la Révolution française le fait changer d’orientation. Il devient marchand. Déclaré suspect sous la Terreur, il semblerait qu’il fut emprisonné et ne fut libéré qu’à la chute de Robespierre. Il épousa en 1794 une Chalonnaise, Jeanne-Josèphe Gros (1773-1851), dont le père, Pierre, et l’oncle, Michel, étaient des marchands de fer et des banquiers aisés. Pierre gérait depuis 1780 la forge de Lacanche (Côte-d’Or) pour le compte de Richard de Curtil. La mariée ayant une dot très conséquente, Caumartin put se porter acquéreur, le 27 frimaire An V, des forges de Lacanche, que les Domaines venaient de mettre en vente, les héritiers Curtil ayant émigré. Il devint également maire de la commune jusqu’en 1814, où il fut destitué, en raison de son opinion libérale. En 1817, il est élu député de la Côte-d’Or et siège du côté des libéraux. Il se signale en proposant une lecture originale de la Charte « qui doit s’interpréter nécessairement en faveur de la partie qui n’avait pas été consultée dans sa rédaction », c’est-à-dire la Nation. Il se fit défenseur des bannis mais fut évincé du poste de rapporteur de la proposition de loi les concernant.
Non réélu en 1820, il redevient député en 1822 et siège parmi la gauche constitutionnelle jusqu’en 1824 et les élections générales. En 1819, il fait don à la ville de Chalon-sur-Saône d’une rente perpétuelle pour la création d’une école de dessin et d’une galerie de peinture. La ville achète l’ancien couvent des ursulines et le transforme en école et musée (Denon). Il décède à Montpellier le 31 janvier 1825. Une rue de Chalon porte son nom depuis 1836. Les forges de Lacanche portèrent le nom de Coste-Caumartin jusqu’en 1972.
Dictionnaire des parlementaires français depuis le 1er mai 1789 jusqu’au 1er mai 1889, t. 1, p. 611 ; - Lacanche 1740-1825, la chapelle, les forges, Dijon, Jobard, [1897], 41 p.