LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1816 ● Naissance de Georges Diebolt, sculpteur

Georges Diebolt, fils d’un ébéniste alsacien, naît à Dijon, rue Portelle (Amiral Roussin) le 6 mai 1816. Très vite attiré par la sculpture, il entre à l’École des beaux-arts et suit les cours de Pierre-Paul Darbois ; il y remporte, en 1834, le second Prix de sculpture d’après le modèle vivant. Le 2 avril 1835, il est admis à l’École nationale des beaux-arts ; élève de Jules Ramey et d’Augustin Dumont, Diebolt obtient, en septembre 1841, le Prix de Rome de sculpture avec son bas-relief La Mort de Démosthène. En 1847, l’artiste quitte Rome pour regagner Paris et débute au Salon de 1848 avec une statue en marbre de Sapho sur le rocher de Leucade.

Elle lui vaut une médaille de deuxième classe. Diebolt bénéficie sous le Second Empire de nombreuses commandes publiques : une statue colossale de La France rémunératrice, érigée en 1851 au Palais de l’Industrie, lui vaut une médaille d’or de la Ville de Paris. Le sculpteur est chargé de divers travaux de décoration : Théâtre des Italiens, Palais du Louvre (Pavillons Rohan et Turgot), Hôtel de Ville, Tour Saint-Jacques (Saint Jean l’Évangéliste, 1854-1855), Pont d’Austerlitz (La Victoire maritime, 1854-1855).

Diebolt est surtout connu pour ses deux sculptures monumentales Le Grenadier et Le Zouave (1857) ornant le Pont de l’Alma, inauguré en 1856 par Napoléon III pour commémorer la victoire de l’Alma, le 20 septembre 1854, sur l’armée russe. Quatre statues, représentant les régiments ayant valeureusement participé à la guerre de Crimée et ainsi mis à l’honneur : Le Zouave et Le Grenadier de Diebolt ornant les piles du côté amont, ainsi que L’Artilleur et Le Chasseur à pied d’Auguste Arnaud. Lorsque la Ville de Paris décide, le 16 juin 1963, la reconstruction du pont devenu trop étroit pour la circulation automobile, le chanoine Kir, maire de Dijon, réclame les deux statues du sculpteur dijonnais. Mais Le Zouave, indicateur historique du niveau de la Seine, auquel les Parisiens sont attachés, reste à Paris ; il est replacé sur le nouveau pont. Dijon doit se contenter du Grenadier. La statue, arrivée par voie d’eau au Port du Canal le 31 mars 1970, est installée au bord de l’avenue du Premier Consul, face au Lac Kir.

Décoré de la Légion d’honneur (1853), après une trop courte carrière, Georges Diebolt meurt à Paris, le 7 novembre 1861, âgé seulement de 45 ans. Il est inhumé au Cimetière Montparnasse. Son dernier ouvrage, un groupe en marbre Héro et Léandre, présenté au Salon de 1863 et à l’Exposition Universelle de 1867, lui vaut un grand succès posthume.