Issu d’une ancienne famille de parlementaires, Gabriel François Moreau est né à Paris le 24 septembre 1721. D’abord chanoine de Notre-Dame, il est nommé évêque de Vence, puis de Mâcon en 1763. Comte et chanoine d’honneur du chapitre noble de Saint-Pierre (notice p. 60), il est décrit par son biographe Léonce Lex comme un lettré à l’esprit curieux et amateur d’art. Il s’est signalé en prononçant à Notre-Dame en 1760, l’oraison funèbre de Ferdinand, roi d’Espagne, et de son épouse Marie de Portugal. Il obtient des états du Mâconnais la création d’une école de dessin et d’arts industriels annexée au collège de Mâcon. Il pressent le talent de Prud’hon et le fait envoyer, aux frais des états, à l’École de dessin de Dijon puis à Rome.

La Révolution supprime le diocèse de Mâcon et Mgr Moreau refuse de prêter serment à la constitution civile du clergé. Un temps inquiété, il attend des jours meilleurs dans son ancien hôtel épiscopal. En remplacement des trois anciens sièges épiscopaux de Saône-et-Loire, le diocèse d’Autun est recréé après le concordat de 1801 et, en avril 1802, il est confié à Gabriel François Moreau. Il n’a guère le temps de prendre ses nouvelles responsabilités et meurt le 8 septembre 1802 à Mâcon où une voie urbaine porte maintenant son nom. – DHV

Léonce Lex, Gabriel François Moreau, évêque de Mâcon de 1763 à 1790, ami des arts et collectionneur, protecteur de Prud’hon, Plon, Nourrit et Cie, 1898, 35 p.