LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1921 ● Naissance de Daniel Ligou, universitaire

Daniel Ligou est né le 22 avril 1921 à Plœmeur (Morbihan) du fait de la carrière d’ingénieur des travaux maritimes de son père. À sa retraite, la famille d’origine languedocienne, s’est installée à Montauban où Daniel Ligou a fréquenté le lycée Ingres, avant d’étudier la théologie protestante et l’histoire dans les facultés de Montpellier et Toulouse. Agrégé d’histoire en 1947, il prépare et soutient, en 1953, un doctorat d’État consacré à Montauban à la fin de l’Ancien Régime et aux débuts de la Révolution (1787-1794), publié en 1958. Il entre dans l’enseignement supérieur, devient maître de conférences à Alger (1959-1962). Menacé par l’OAS, il est rapatrié et nommé à Dijon en 1962. Il a fait toute sa carrière ultérieure à l’Université de Bourgogne, puis il a vécu sa retraite à Chenôve et Dijon jusqu’à son décès le 6 juillet 2013.

Daniel Ligou avait une très riche personnalité qui s’est exprimée dans ses engagements et dans ses nombreux écrits (73 références dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France). Il a été un grand historien du XVIIIe siècle et de la Révolution, mais ses attachements ont aussi nourri ses livres. Son enracinement montalbanais a trouvé sa traduction non seulement dans sa thèse mais dans la direction de l’Histoire de Montauban (Privat, 1992). Son attachement au protestantisme est à l’origine du manuel pour les étudiants : Le protestantisme en France de 1598 à 1715 (SEDES, 1968).

Il a pris des engagements politiques précoces : en 1948, il entre au Comité des Jeunes socialistes, dont il devient secrétaire national jusqu’à ce qu’il soit contraint, à cause de la limite d’âge, de laisser sa place à Pierre Mauroy ; son Histoire du socialisme en France 1871-1961 (PUF, 1962) date de ce moment. Puis, en rupture avec le parti socialiste de Guy Mollet, il rejoint le Parti socialiste autonome, mais se détourne du PSU pour entrer au parti radical, puis radical de gauche, en 1978.

Son adhésion à la franc-maçonnerie (Grand Orient de France) est sans conteste le trait majeur de ses convictions. Entré en maçonnerie en 1948, il y est toujours resté actif, devenant l’un des vénérables de la loge dijonnaise Solidarité et progrès, et accédant aux plus hauts grades.

Nombreux sont les ouvrages qu’il a écrit ou dirigé sur le sujet comme l’Histoire des francs-maçons en France (Privat, 1981) et surtout le Dictionnaire universel de la franc-maçonnerie (Prisme, 1974), ouvrage de référence aux nombreuses rééditions.

La Bourgogne a été pour lui une terre d’adoption, à laquelle il s’est aussi attaché, initiant de très nombreux travaux d’étudiants. Il a participé à l’Histoire de Bourgogne (Privat, 1978), à l’Histoire de Dijon (Privat, 1981), à l’Histoire de la Côte-d’Or de la préhistoire à nos jours (Bordessoules, 1996), à l’Histoire de Chalon-sur-Saône (EUD, 2005). Il a écrit Découvrir la Côte-d’Or (Horvath, 1992). Il a publié le Mémoire pour l’instruction du duc de Bourgogne (CTHS, 1988). Il est également l’auteur de nombreux articles importants et novateurs sur l’administration de la province au dernier siècle de l’Ancien Régime, et les débuts de la Révolution.

Enfin, il a pratiqué de nombreux sports (rugby, course, cross-country, natation) et s’est toujours intéressé aux sports ; en 1977, il est devenu adjoint aux sports dans la municipalité de Roland Carraz à Chenôve (Côte-d’Or). Le 10 octobre 2019 une plaque rappelant son action a été apposée au stade Léo Lagrange de la ville. – CL

 

A.-Fr. de Ferrand, L’intendance de Bourgogne à la fin du XVIIe s., CTHS, 1988 (« Notices, inventaires et documents »).