Né le 10 novembre 1771 à Lormes (Nièvre), il a été autorisé à ajouter « de Montigny » à son nom, par décret impérial de 1860. Il est issu d’une famille originaire du Bourbonnais, établie en Nivernais au XVIIIe siècle.
Son père était procureur fiscal à Lormes. Il adhère aux idéaux de 1789 mais s’oppose aux Jacobins. Dans un pamphlet de 1795, La Lanterne de Diogène, il dénonce les Montagnards. Puis il s’attaque à la politique du Directoire dans De l’influence des partis sur l’opinion publique.
Charles-Gilbert Heulhard a commencé par étudier la médecine, mais il se tourne vers le droit, comme son père. En 1803 il publie un Précis ou tableau chronologique des événements et de la législation de la Révolution, répertoire par ordre chronologique et par ordre alphabétique des matières des lois de l’époque révolutionnaire. Cet ouvrage de 410 pages, très utile à l’époque, obtient du succès et fait connaître l’auteur dans le milieu judiciaire. Sa carrière judiciaire débute en 1808, comme auditeur à la cour d’appel de Bourges, où il devient ensuite conseiller puis président de chambre. Il est élu par le département de la Nièvre à la Chambre des représentants de 1815, mais est battu aux élections de 1824. En 1830 il est élu député du Cher.
Il prend sa retraite en 1840 dans la Nièvre et siège au conseil général de ce département. Il devient maire de Lormes en 1853. De convictions orléanistes, il se rallie à Napoléon III avec l’avènement de l’Empire libéral. L’année de ses cent ans, il rédige une brochure sur l’Assemblée nationale de 1871. Il meurt le 14 janvier 1872, plus que centenaire, dans sa commune natale. – HR
Dictionnaire des parlementaires français 1789-1889, dir. Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny, t. 3, Bourloton, 1890, p. 351.