Charles Auguste Philbée, né à Livry (Seine-et-Oise) le 21 août 1868, exerça ses talents pour le commerce dans une grande chapellerie tenue par un oncle passage Jouffroy puis boulevard de la Madeleine, fréquentée entre autres par les parlementaires dont Georges Clemenceau. Des difficultés ayant surgi le firent venir s’installer à Dijon où il avait épousé, le 8 août 1892, Anne-Marie Marthe Augustine Patriarche… Il acquit la maison de pain d’épice Rondot, rue du Chapeau rouge, « À la chanoinesse de Dijon ». La fabrique eut jusqu’à 100 employés. Ses publicités, novatrices, sont toujours recherchées par les collectionneurs. Le P. André Philbée, l’un des sept enfants du couple, curé de Saint-Michel de Dijon puis de Fontaine-lès-Dijon, racontait comment, lors des repas du soir ou en soirée, sa mère dessinant « avec facilité », toute la famille participait à leur création, dont beaucoup orientées vers les enfants (images, buvards, protège-cahiers, double-décimètres…) ; le petit ours Philbée fut le héros de plusieurs séries de figurines à découper, ainsi dans les boîtes de palets roses et de macarons. En 1939, Raymond Sachot, directeur de la moutarderie Bizouard depuis le début de la décennie, racheta l’usine et créa les Spécialités alimentaires bourguignonnes (SAB) qui deviendront en 1963 la Générale Alimentaire. Charles Philbée mourut à Dijon le 23 septembre 1946 ; ses obsèques furent célébrées en la cathédrale Saint-Bénigne. Depuis 1960, une rue de la ville porte son nom, suivi de cette qualité : « industriel ».
Martine Chauney-Bouillot, « Le pain d’épice… de Dijon ! », Bulletin / Association Dijon histoire et patrimoine, n° 67, 2016, p. 18, ill. ; Roger de Bayle des Hermens, « Philbée… », Le Vieux Papier, fasc. 378, oct. 2005, p. 365-366, ill.