LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1812 ● Naissance d’André Morlon, fouriériste

Né le 14 janvier 1812 à Marzy, André Morlon était élève à l’École centrale des Arts et manufactures de Paris, lorsqu’un de ses camarades lui fit lire le livret d’annonce du Nouveau Monde industriel que Fourier venait de publier puis rencontrer l’auteur. Il rejoignit rapidement le premier « cercle d’études » constitué par Fourier pour le développement du mouvement phalangiste, et sera un prosélyte passionné du fouriérisme jusqu’à sa mort. Constamment abonné à tous les journaux de l’École sociétaire, il était en correspondance avec Considérant, Pellarin, Pinet, Cantagrel, Bureau, Plainchant… Leurs lettres se trouvent à la Bibliothèque de Nevers, ainsi qu’un certain nombre de notes et de dossiers, notamment une liste des phalanstériens de Nevers et des pièces relatives au banquet phalanstérien du 7 avril 1846, les souscriptions à la médaille Eugène Sue, des articles publiés entre 1867 et 1870, etc. Dans la Nièvre, l’influence des fouriéristes n’est pas négligeable. Conducteur des Ponts et Chaussées, attaché au Canal du Nivernais jusqu’en 1866, André Morlon s’engagea en 1848 dans le parti républicain, ce qui lui valut quelques ennuis avec sa hiérarchie. Indigné par le paupérisme, il voulait dans toutes les villes des crèches, des salles d’asile et du travail pour tous. Mis en retraite dès 1866, pour cause d’invalidité, il défendit toujours la possibilité de l’organisation phalanstérienne. Maire de Marzy en 1879, il reçut la croix de la Légion d’honneur en 1895 et mourut le 5 mars 1897.

Guy Thuillier, “Les fouriéristes en Nivernais”, Actes du 106e Congrès national des sociétés savantes, Perpignan, 1981, Histoire moderne et contemporaine, t. 2, Histoire du Roussillon et questions diverses, Comité des travaux historiques et scientifiques, 1984, p. 347-361.