LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1871 ● Naissance d’André Metthey, céramiste

André Metthey est né le 4 juin 1871 à Laignes. Ses parents s’installent à Dijon où il suit des cours d’art industriel à l’École des beaux-arts ; vers sa dix-septième année, il monte avec sa famille à Paris. Au décès de son père, il est placé en apprentissage chez un modeleur, puis chez un sculpteur ornemaniste. Il effectue son service militaire au 4e RI d’Auxerre et suit les cours du soir municipaux de dessin et de sculpture. Metthey veut devenir céramiste et consacre toutes ses économies à se fabriquer un four. Il connaît de nombreux déboires et échecs qui l’obligent à travailler comme ornemaniste chez Pleyel où il décore des harpes chromatiques.

En 1901, il expose au Salon des Indépendants ses premiers grès flammés, aux décors naturalistes et aux formes en relief, qui partent rapidement. La même année, il épouse Emma Meunier et s’installe, en 1903, à Asnières-sur-Seine où Metthey construit un four qu’il utilisera jusqu’à son décès.

De 1903 à 1907, l’artiste abandonne partiellement le grès pour la faïence stannifère décorée de motifs hauts en couleurs intenses, typiques du Fauvisme. Il trouve par tâtonnement les mélanges idéaux, terre verte de Fresnes, marne de Meudon, silex et argile de Montereau et sable de Fontenay-aux-Roses. Créant sa propre méthode, travaillant en solitaire, il veut donner « un renouveau de vigueur à la décoration sur céramique ». Il reçoit de nombreux prix dans les salons parisiens.

En 1909, il abandonne la faïence pour la terre vernissée. Au décor floral stylisé des années 1908-1910 succèdent des décors figurés et dynamiques avec une technique plus précise et des rythmes plus aboutis, sous forme d’une figuration de personnages nus et d’animaux évoquant un âge d’or primitif, l’Antiquité, la mythologie (Centaure, Léda) et l’Ancien Testament (Adam et Ève). Ces dernières œuvres annoncent les thèmes chers à l’art déco.

Décoré de la Légion d’honneur en 1911, l’incessant créateur décède, à 49 ans, miné par la tuberculose, le 31 mars 1920, dans l’atelier de son petit pavillon d’Asnières. – CG