Adolphe Déchenaud naît le 19 juin 1868 à Saint-Ambreuil (Saône-et-Loire). À deux ans, ses parents Joseph Deschenaud, restaurateur, et Jeanne Michel l’amènent à Paris. De 1879 à 1882, pensionnaire de l’institution Daix-Borgne de Neuilly, il éprouve un vif plaisir à dessiner. En raison de ses talents, en 1883, son père le fait inscrire à l’Académie Julian, où il suit les cours des peintres Gustave Boulanger et Jean-Joseph Benjamin-Constant. Après une interruption en 1886 pour effectuer une année de volontariat au 13e régiment d’infanterie de Nevers, il poursuit son apprentissage à l’Académie Julian. En 1885, âgé de 17 ans, il accède à l’École des beaux-arts. Premier Grand Prix de Rome en 1894, avec Judith montre la tête d’Holopherne aux habitants de Béthanie, il intègre la Villa Médicis. De retour à Paris, il expose aux Salons de 1899, 1900 et 1901 et obtient des récompenses. Le 7 juillet 1912, il épouse à Paris Marie Louise Rosine Garcin. Professeur de croquis et d’illustration à l’Académie Julian à partir de 1902, puis de dessin et de peinture à partir de 1905, cet excellent portraitiste continue d’exposer au Salon : Les Amateurs d’art (1913), La Toilette de la Sultane, Portrait de Victor Laloux.
Il n’est pas mobilisé en 1914, année où il peint Le Comité des Forges de France, tableau regroupant les vingt-cinq industriels français les plus puissants de l’époque. Après avoir été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1908, il est élu membre de l’Académie des beaux-arts en 1918.
C’est dans le Mâconnais que l’artiste aime se ressourcer, au Hameau de Chalot (Nanton), où il se fait construire une petite villa-atelier. Il aime représenter les humbles intérieurs paysans et s’attache à rendre l’atmosphère rurale de l’intimité familiale ; ses dons d’observation le font saisir avec acuité le caractère de ses personnages aux expressions individualisées. Décédé à Neuilly-sur-Seine, le 12 juin 1926, Adolphe Déchenaud repose sous un mausolée au cimetière du village de Nanton (Saône-et-Loire), dont les habitants lui servirent de modèles pour ses tableaux Les Vendangeurs (1902) ou Les Noces d’Or (1909).