LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1763 ● L’Académie couronne le mémoire de Thomas Dumorey sur les canaux bourguignons

Le sujet concocté en 1762 (Célébrations de Bourgogne, 2012, p. 42) suscita un intérêt moyen, eu égard le nombre de mémoires qui furent déposés auprès de la Compagnie. Parmi les six mémoires, le deuxième (Fert quo fertur opes) a la singularité de mettre en pièce tous les projets consacrés à un canal passant par Dijon et reliant la Saône à l’Yonne ;  après avoir détruit l’idée du canal de Bourgogne, il défend le projet qui fut étudié et promu dans les années 1720 et 1730 par l’ingénieur Thomassin, c’est-à-dire le canal du Longpendu qui doit relier la Saône à la Loire. Le troisième mémoire est un aimable hors sujet qui ne fait que reprendre sommairement les différents projets depuis le règne de Henri IV. Des quatre  textes véritablement en compétition,  deux se distinguent par leur contenu ;  denses et documentés (on y retrouve des références évidentes aux travaux de Vauban sur les canaux), ils offrent à voir une véritable réflexion sur l’aménagement du territoire (le mot n’existe pas encore). Chacun des auteurs affirme que la Bourgogne, et la ville de Dijon en particulier, auraient bien plus d’avantages que d’inconvénients à voir ce canal se réaliser. Le vrai souci fut de les départager, une deuxième lecture fut ordonnée pour que les jurés de la Compagnie puissent trancher… et finalement, on créa un accessit à côté du prix. Ainsi y eut-il deux lauréats : Thomas Dumorey, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées des Etats de Bourgogne, obtint le prix (pouvait-il en être autrement arguent certains ?) et Charles-Joseph Le Jolivet, sous-ingénieur au sein du même service, reçut un accessit qui marquait le réel plaisir qu’avaient eu les membres du jury à lire son mémoire, accompagné d’une très belle carte aquarellée. Il faut avouer que celui-ci est d’une qualité supérieure à celui de Dumorey mais a pour seul inconvénient d’être parfois aux marges du sujet, sans que les éléments écrits ne soient pour autant dépourvus d’intérêt.- PhM