LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1471 ● La bataille de Buxy, épisode de l’affrontement entre Charles le Téméraire et Louis XI

Profondément blessé par les conditions que lui avait imposées Charles le Téméraire par le traité de Péronne, signé sous la contrainte le 14 octobre 1468 (cf. Célébrations, 2018, p. 12-13), le roi Louis XI le fit annuler par les états généraux réunis à Tours en novembre 1470. Désormais délié de ses lourds engagements, « selon Dieu et conscience et par tout honneur et justice », il reprit immédiatement les combats, envoyant une armée occuper Saint-Quentin, Amiens, Roye et Montdidier (dont le traité prescrivait l’abandon au duc), tandis qu’une autre, commandée par le bâtard d’Armagnac, s’emparait de Cluny, Charolles et Paray-le-Monial, avant de se heurter à la résistance du petit bourg fortifié de Buxy, défendu par Jean de Neuchâtel. Aux abords de celui-ci se déroula, le 14 mars 1471, un combat à l’issue incertaine, dont les bourguignons sortirent vaincus, Jean de Neuchâtel, dont un fils figurait parmi les prisonniers, se retirant vers Chalon, tandis que les troupes royales, après une inutile charge de cavalerie, évacuaient rapidement les lieux. Les estimations approximatives des chroniqueurs évaluent à environ 4 000 hommes les effectifs de chaque armée.

Charles le Téméraire se montra « fort ébahi et malcontent » de cette défaite et reprit les combats, inaugurant une série d’affrontements, au cours desquels ses soldats ravagèrent avec une grande violence la Picardie et une partie de la Normandie, avant qu’un calme précaire ne soit établi par une trêve signée pour neuf ans, en septembre 1475. Parallèlement il resserrait son alliance avec l’Angleterre, engageait les négociations préparatoires à la signature, avec le roi René, du traité de Nancy (15 octobre 1473), par lequel les troupes bourguignonnes étaient autorisées à traverser la Lorraine pour se rendre de Bourgogne en Flandre, et rencontrait l’Empereur Frédéric III à Trèves (29 septembre-25 novembre 1473), menant ainsi l’État bourguignon à son apogée. – FV

 

Arthur Kleinclausz, Histoire de Bourgogne, Paris, Hachette 1909 (repr. Lafitte, 1976), p.163 ; – André Bailly, Histoire de Buxy, Troisième fascicule, Société buxynoise de recherches historiques et scientifiques, 1978, p. 89-93.