LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1521 ● Fresques du bas-côté sud de l’église de Saint-Seine-l’Abbaye

Les clôtures du chœur de l’église abbatiale, au niveau du transept, sont ornées de peintures des premières années du XVIe siècle : du côté nord, les plus anciennes, représentent la vie de saint Seine ; du côté sud quatre grandes scènes montrent successivement de l’ouest à l’est, saint Claude, l’arbre de Jessé, saint Christophe et les litanies de la Vierge. Un cartouche situé entre les deux premiers tableaux indique le nom du donateur, Claude de Durestal et la date de l’œuvre : 1521. Les autres scènes sont aussi des peintures votives sur lesquelles on voit les donateurs présentés par un saint ou, plus simplement, leurs armes.

L’intérêt porté à ces œuvres est ancien ; la Commission des antiquités de la Côte-d’Or en fait état dès 1833. Elle obtient du ministère de l’Instruction publique des crédits pour une campagne de restauration, en 1838. Ils s’avèrent insuffisants, elle décide donc de faire protéger les peintures par une barrière et de les faire reproduire par Théodore Basset de Jolimont en 1849. Ces aquarelles, conservées dans les collections de la commission, peuvent être consultées aux archives départementales de la Côte-d’Or. En 1908, ces peintures murales font l’objet d’une campagne de photographies du ministère de la Culture ; en 1951 le Musée des monuments français en fait faire des aquarelles. Ces différents documents et des photographies récentes montrent les dégradations importantes subies par les œuvres au fil du temps, mais ces fresques sont heureusement en cours de restauration : si elle est achevée pour les scènes de 1521, elle sera entreprise pour la vie de saint Seine à l’automne 2020.

Le sujet des scènes a été analysé. Il est important, car elles sont placées sur le chemin suivi par les moines pour accéder au chœur de l’église.

Dans une atmosphère d’interrogations au début de l’expansion de la Réforme, il n’est pas indifférent de voir affirmer le rôle des saints intercesseurs pour les donateurs (saint Barthélémy pour Benjamin Lardi, saint Seine pour Jean IV de Fontette) ou pour les moines (saint Claude, saint Christophe, saint Jérôme). Le choix des litanies à la Vierge, dans cet environnement, prend aussi une tonalité importante, d’autant qu’il y a là un des premiers exemples de ce thème iconographique qui ne se fixera et ne se répandra qu’après 1576. – CL

 

Karine Criard, Les peintures murales du transept de l’église de Saint-Seine l’Abbaye (Côte-d’Or), Mémoire de maîtrise d’histoire de l’art, Université de Bourgogne, 1993 ; – Henri Chabeuf, « Histoire d’une église : monographie historique et descriptive de l’église bénédictine de Saint-Seine-l’Abbaye (Côte-d’Or) », Mémoires de la Commission des antiquités du département de la Côte-d’Or, t. 11, 1885-1888, p. 31-222, ill.