LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1820 ● Fondation de Fourchambault

En mai 1820, la société Paillot père et fils, et Labbé, producteurs et négociants de fonte et fer associés aux frères Louis et Guillaume Boigues, propriétaires des forges de Grossouvre et Trézy (Cher) acquièrent de vastes terrains, au lieu-dit Fourchambault, situé sur les bords de la Loire près de Nevers. L’ingénieur Georges Dufaud applique alors aux forges de Grossouvre et plus encore de Trézy les procédés anglais d’affinage de la fonte et du laminage, observés lors de voyages en Angleterre. Il lui est demandé de créer sur le site de Fourchambault une grande forge à l’anglaise desservie par une gare fluviale.

Dès 1823, la qualité de la production de l’usine est reconnue par l’attribution de la grande médaille d’or lors de l’Exposition nationale des produits de l’industrie. En quelques années à peine le succès est tel qu’en 1825, on y compte déjà 400 ouvriers. Le site gagne encore en importance après l’installation d’Émile Martin qui révolutionne l’industrie sidérurgique. L’ambition proclamée est de produire « 5 à 6 millions de kilogrammes de fer » par an et bien entendu de surpasser la sidérurgie anglaise : « ces fers sont donnés par des fontes du Berry, traitées avec du bois ; ce qui leur procure un grand avantage sur les fontes d’origine anglaise fabriquées avec du charbon fossile ». Pour permettre le développement de cette usine, l’une des plus vastes de France, il est fait appel à des milliers d’ouvriers qualifiés français et gallois. Cet afflux de population contribue à la création d’une commune en 1855. Rares sont celles créées ex nihilo, surtout au XIXe siècle. Fourchambault est une exception. Dès le début des années 1830 fut érigée, sur les vœux de Louis Boigues, son église Saint-Louis.

Philippe Ménager, Patrimoine industriel de Bourgogne, Chamalières, Christine Bonneton, 2019 ; - Annie Laurant, Des fers de Loire à l’acier Martin, maîtres de forges en Berry et Nivernais, Royer (Saga Sciences), 1995, 240 p.