Édouard Molinaro, après René Leprince en 1924, adapte à l’écran le roman du Clamecycois Claude Tillier Mon Oncle Benjamin. La distribution est prestigieuse autour de Jacques Brel, qui s’enthousiasme pour le côté picaresque de l’œuvre et signe également la musique : Claude Jade, Bernard Blier, Paul Frankeur, Robert Dalban, Rosy Varte… Le tournage privilégie la région de Clamecy, Vézelay et Corbigny. Le château de Chastellux-sur-Cure sert de cadre à la célèbre scène du baiser fessier entre Brel et Blier… Le film sort le 26 novembre 1969 et une partie de la critique regrette que la réalisation, à partir d’un roman épicurien et léger, fasse de Mon Oncle Benjamin, l’homme à l’habit rouge une comédie surtout paillarde dont émerge heureusement la grâce et la fraîcheur de Claude Jade. Un des meilleurs films de Molinaro.
Le 26 novembre sort également Tout peut arriver de Philippe Labro, avec Jean-Claude Bouillon, Prudence Harrington, Catherine Allégret. Catherine Deneuve et Jean-Claude Brialy font une apparition. Ce premier film de Philippe Labro, dont il a écrit le scénario, révèle dans une sorte de road-movie en France, l’ambiance d’une année chaotique après mai 68. On y voit le jeune Fabrice Lucchini pour une première et brillante apparition à l’écran et un monologue remarqué de Chantal Goya. Tout peut arriver a été tourné en partie à Dijon.
Paul Paviot, diplômé de l’École nationale Louis-Lumière, tourne son premier court métrage en 1951. Dans les années soixante, il réalise la série policière Les Cavaliers de la route, co-écrits avec Pierre Granier-Deferre et destinés à la télévision. Le tournage de six épisodes, comme « La noce tragique » où l’on reconnaît l’acteur Jacques Marin, s’effectue dans le Sénonais, sur la route nationale 6 entre Pont-sur-Yonne et Sens, à La Chapelle-sur-Oreuse… Ils seront diffusés en 1969 sur la première chaîne de l’ORTF.