LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1917 ● Disparition de Georges Guynemer

Georges Guynemer a connu un destin exceptionnel à tous égards. Né à Paris le 24 décembre 1894, il n’a pas vingt ans quand la guerre éclate. Il cherche à s’engager mais, trop chétif, il est déclaré inapte.

Il parvient cependant à rejoindre la jeune aviation à Pau comme élève mécanicien. Il obtient son brevet de pilote militaire en avril 1915. Affecté à l’escadrille des « cigognes », il montre rapidement un courage et un sang-froid remarquables dans les missions d’observation qu’on lui confie. Il abat son premier avion ennemi en juillet 1915 et reçoit, après la Croix de guerre, la Médaille militaire. Il est reconnu comme un des meilleurs aviateurs et le président Poincaré lui remet la croix de la Légion d’honneur le jour de sa majorité. Avec une cinquième victoire aérienne, il devient un « As », bientôt promu officier. À peine arrivé à Verdun, il est blessé et doit se soigner. Il revient au front et va combattre sur la Somme en juin 1916. Nommé capitaine, il parvient à abattre quatre avions en une seule journée, le 25 mai 1917. La vingtième citation de Guynemer « officier d’élite, pilote de combat aussi habile qu’audacieux » lui vaut la rosette de la Légion d’honneur. Il ne se contente pas de voler et, avec les constructeurs, perfectionne les moteurs et l’armement de ses avions, tous surnommés Vieux Charles. Le 11 septembre 1917, il ne rentre pas d’une mission de combat au-dessus du village belge de Poelkapelle, sans doute victime de problèmes mécaniques et des chasseurs allemands. On ne retrouva ni son avion ni son corps. Avec cinquante-trois victoires homologuées, abattu sept fois, caporal passé capitaine en moins de deux ans, croix de guerre avec 26 palmes, Guynemer est l’« As des As » dont la disparition même conforte la gloire. Ses exploits lui donnent la célébrité. Il est l’image idéale du combattant, jeune et chevaleresque, pur héros d’une nouvelle arme de guerre, bien éloigné du « poilu » des tranchées boueuses. Sa légende commence à se construire à Dijon, quand on lui confie en 1916 le premier drapeau de l’aviation militaire. Une inscription le fait entrer au Panthéon en 1922. L’École de l’Air a adopté sa devise « Faire face ». La base aérienne 102 de Dijon a porté le nom de Georges Guynemer pendant près d’un siècle et conservé sa mémoire.

Jules Roy, Guynemer, l’Ange de la mort, Albin Michel, 1986, 351 p. – Daniel Gilberti et Bernard Régnier, BA 102, Langres, Éditions Guéniot, 208 p.