LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1920 ● Décès du peintre Étienne de Martenne

Issu d’une famille implantée de longue date dans l’Autunois, Étienne de Martenne nait à Lyon le 10 novembre 1868. C’est dans cette ville qu’il étudie le droit au sortir du collège d’Autun.

Initialement formé à la peinture par l’Autunois Mariller et le Beaunois Bernardo, son établissement parisien lui vaut les conseils de Beauvais, d’Adler et de Guillonnet.

Son mariage en 1910 avec Thérèse Marion, peintre amateur, fille d’un peintre amateur, l’ancre davantage dans son engagement artistique. Se partageant entre des appartements parisiens ou autunois et sa propriété de Boin à Laizy, il s’adonne essentiellement au paysage mais également à la photographie. Assimilant les tendances de l’école de Barbizon, des impressionnistes et, plus timidement, des fauves, il pousse ses recherches sur la technique, plus particulièrement dans les domaines du pastel et de la gravure. À partir de 1896, il participe à des expositions régionales à Beaune puis Annecy ou Lyon. En 1901, il présente une première toile au Salon des Artistes français, manifestation parisienne annuelle à laquelle il restera fidèle. Ses thèmes de prédilection sont son Morvan familial mais également ses différents lieux de villégiature, montagnards de préférence, mais aussi normands, bretons, nordiques, roussillonnais…

Mort dans la force de l’âge à Paris, le 9 février 1920, il aura peu écoulé sa production qui demeurera en grande partie dans son atelier, ignorée de des compatriotes malgré une timide tentative d’exposition rétrospective à Autun en 1925. La donation en 1972 par sa petite-fille au musée Rolin d’un important ensemble de ses créations donnera lieu l’année suivante à une exposition dans les murs de cet établissement. Le catalogue de cette dernière laissera espérer un travail méthodique d’inventaire et de recensement. La dispersion hâtive de la totalité du fonds d’atelier en quatre vacations à Paris en 2011 est venue ruiner cet espoir. On ne peut que regretter amèrement cette démarche qui prive cet artiste d’une reconnaissance posthume à la hauteur d’un talent largement supérieur à celui de contemporains ou de suiveurs mieux documentés.

Gustave Vuillemot, Deux artistes autunois : Louis de Monard, sculpteur (1873-1939), Étienne de Martenne, peintre (1868-1920), cat. exposition, Autun, Musée Rolin, 1973, 41 p., ill.