LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1866 ● Décès du marquis de Saint-Seine

Descendant d’une famille de parlementaires bourguignons, Bénigne, Étienne, Joseph, Jean, Philippe Le Gouz-Gagne, nait à Dijon en 1805. Petit-fils du dernier président à mortier au parlement de Bourgogne et petit neveu de Charles de Brosses, il porte le titre de marquis à la mort de son père en 1828, alors qu’il termine ses études de droit. Héritier d’une grande fortune, il possède un hôtel particulier à Dijon, le château de Saint-Seine-sur-Vingeanne et celui de Longecourt-en-Plaine du chef de sa femme, Marie Anne Angélique Berbis de Rancy. Avocat, juge au Tribunal de première instance, puis conseiller auditeur à la Cour royale de Dijon en janvier 1830, il en démissionne à l’avènement de Louis-Philippe en août de la même année. Ce légitimiste sera élu, sous cette étiquette, conseiller général du canton de Dijon-nord de 1842 à 1848 et conseiller municipal de Dijon de 1848 à 1851. En 1837 il contribue d’une façon décisive à la création d’un ensemble urbain sous la direction de l’architecte Adrien-Léon Lacordaire, frère du célèbre prédicateur, avec une société de propriétaires. Autour de deux places semi-circulaires, dont l’une pour la statue de saint Bernard élevée en 1852, à ses frais sur l’actuelle place Dupuis, s’édifie un quartier desservi par des voies rayonnantes. Son érudition et ses recherches le portent à la vice-présidence de la Commission des antiquités du département de la Côte-d’Or dès sa création en 1832. D’après ses contemporains, le marquis de Saint-Seine fut un « Homme de conviction sincère dans ses opinions politiques et religieuses, toujours tolérant pour les opinions qu’il ne partageait pas ». On relate que plus de 20 00 personnes suivirent son convoi funéraire en 1866. Par testament, il donne une somme de 5000 francs à la Commission des antiquités de la Côte-d’Or, dont les intérêts constituent un prix. Doté de 1200 F, il est attribué pour la première fois en 1875.

Interrompu en 1924, le prix sera rétabli en 1946 et supprimé en 1965, le tome 26 des Mémoires de la CACO ayant été dédié à son fondateur…

« Éloge du marquis de Saint-Seine », Mémoires de la Commission des antiquités du département de la Côte-d’Or, t. 7, 1865-1869 p. XXVII ;- Roger Gauchat, « L'urbanisme dans les villes anciennes : le débastionnement de Dijon », ibid., t. 22, 1940-1946, p. 351-410 ; - Archives départementales de la Côte-d’Or, 69 J 38, Fonds de la Commission des antiquités du département de la Côte-d’Or.