Henry Marie Alexandre Havard, né le 5 septembre 1838 à Charolles (Saône-et-Loire), est décédé à Paris le 31 octobre 1921. Sa formation, dont le détail n’est pas connu, montre l’influence de son père Joseph-Louis Havard, historien local auteur des Chroniques du Charollais (1842-1843). Par la suite, ses écrits sont marqués par l’approche d’Augustin Thierry, puis par le positivisme de Taine. Ses débuts professionnels (dans l’industrie papetière) furent interrompus par la guerre de 1870 et la Commune à laquelle il participa en qualité de commandant de la Garde nationale. Sa condamnation à mort le conduisit à l’exil en Belgique, puis en Hollande où il devint journaliste et critique d’art, ce qui lui donna l’occasion de se spécialiser dans l’histoire de l’art et des artistes du Nord, particulièrement dans le domaine de la céramique hollandaise (faïence et porcelaine). De retour en France après l’amnistie de 1879, il conserva des liens forts avec les pays de son exil à la fois officiels (participation aux jurys pour les expositions internationales d’Amsterdam (1883) et d’Anvers (1885)) – ce qui lui valut d’être promu commandeur de l’ordre d’Orange-Nassau en 1909 – et surtout par les sujets traités dans d’importantes publications. À Paris, toute sa carrière se développa au sein de l’administration des beaux-arts, inspecteur en 1887, inspecteur général en 1894, chargé de diverses missions en France, ainsi qu’en Espagne ou au Luxembourg. Mais Henry Havard ne fut pas qu’un administrateur. Il fut surtout un chercheur infatigable dont les sujets de prédilection furent, outre ce qui touche aux écoles du Nord, les arts décoratifs. Sa méthode, élaborée pendant son exil, repose sur des dépouillements d’archives immenses qui ont nourri ses nombreuses publications. Son œuvre maîtresse, qui fait encore autorité, est le Dictionnaire de l’ameublement et de la décoration (1887-1890), dont la valeur repose sur le nombre important des citations puisées dans les archives. La bibliothèque municipale de Mâcon, à laquelle il a légué sa bibliothèque et ses papiers, conservent quarante-trois volumes de notes destinées à cet ouvrage. – FP
Rossella Froissart Pezzone, « Havard, Henry », notice dans www.inha.fr>dictionnaire-critique-des-historiens-de-l-art (2008)