LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1912 ● Décès d’Ernest Bailly, professeur de droit

Né le 11 septembre 1851 à Dijon, Ernest Bailly mourut le 9 décembre 1912, doyen de la faculté de droit, fin brutale d’une belle carrière universitaire qui s’était déroulée toute entière dans sa ville natale où son père était horloger. Agrégé en 1878, il assura des enseignements variés comme la législation industrielle, l’économie politique, mais se spécialisa dans le droit commercial : il écrivit notamment sur les liquidations judiciaires. Son enseignement était très apprécié par les inspecteurs généraux, pourtant assez critiques pour l’état d’esprit jugé « réactionnaire » d’une partie des professeurs dijonnais. En 1890, la désignation d’un nouveau doyen de la Faculté fut l’occasion d’une crise avec le ministère : après quelques mois de blocage, un accord se fit sur le nom d’Ernest Bailly qui accepta la fonction. Le nouveau doyen soutint les réformes souhaitées par le ministre malgré les réticences de ses collègues ; il sut les convaincre néanmoins et les recteurs ne tarirent pas d’éloge sur son action ; il demeura doyen jusqu’à sa mort. Il avait aussi accepté la vice-présidence de la Société des amis de l’Université de Dijon, association destinée à promouvoir la création d’une université de plein exercice. Quel plus bel hommage que cet avis du Recteur Bizot en 1897 : « Connaît bien ses étudiants […], sait faire accepter avec une douceur obstinée et patiente ses conseils et son autorité à ses collègues, qui sont pour la plupart d’idées étroites et d’esprit soupçonneux ». Il méritait bien la Légion d’honneur qui lui fut décernée en 1900. Tout au plus lui reprochait-on un fort accent bourguignon qu’il conserva toute sa vie !

F. Desserteaux,"Ernest Bailly", Bulletin de la Société des amis de l'Université de Dijon, t. 12, 1913, p. 1-49.