LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1464 ● Décès de Rogier van der Weyden

Rogier van der Weyden, de son nom de naissance Roger de la Pasture, naît en 1399 ou 1400 à Tournai, où son père est coutelier. On ne sait rien de ses premières années. Son nom apparaît de 1427 à 1432 dans les registres de la Guilde de Saint-Luc à Tournai, comme élève du peintre Robert Campin. Il y obtient, en 1432, le titre de « maître ». En 1435, il s’établit avec sa femme et ses enfants à Bruxelles où il passera le reste de sa vie. Dès son arrivée, il est nommé peintre officiel de la ville. Il effectuera un voyage en Italie et plus spécialement à Rome, en 1450. Ses premières œuvres réalisées entre 1430 et 1436, dénotent l’influence conjuguée de Jan van Eyck et du Maître de Flémalle.

Après le décès, en 1441, de van Eyck, peintre officiel de la cour ducale, van der Weyden reçoit des commandes importantes de la part de cette dernière : Le Retable du Jugement dernier (entre 1443 et 1451) pour le chancelier Nicolas Rolin, Le Retable des sept sacrements pour Jean Chevrot, évêque de Tournai et chef du Conseil du duc. Il connaît un immense succès comme portraitiste (Portrait de Philippe le Bon, Portrait d’Antoine de Bourgogne, Portrait de Charles le Téméraire). Il réussit particulièrement, entre 1445 et 1464, dans le type des « portraits de dévotion » en dyptique, comportant un portrait à mi-corps ou en buste d’un personnage en prière devant la Vierge à l’Enfant (Diptyque de Philippe de Croÿ). Ses compositions sont très étudiées, il a un sens particulier de l’espace travaillant sur la monumentalité des figures, autant que sur le paysage en arrière-plan et le miniaturisme des détails. L’artiste joue sur la lumière qui fait rayonner les couleurs et prête vie aux personnages. Il excelle dans le rendu des matières, la préciosité des tissus, le rendu de leur plissé, le réalisme des personnages, l’intensité des sentiments. En témoigne Le Polyptyque du Jugement dernier commandé pour le maître-autel de la chapelle de l’Hôtel-Dieu de Beaune par le Chancelier Nicolas Rolin et son épouse Guigone de Salins dont les portraits figurent au revers des volets. C’est à Bruxelles que le peintre meurt le 18 juin 1464 ; il est enterré à l’église Sainte Gudule.- CG

 

Rogier van der Weyden (1400-1464) : maître des passions, coord. Lien De Keukelaere, Gand, Snoeck Publishers, 2009, 592 p. : ill.