Pierre, fils de Claude Lenet, conseiller au parlement de Bourgogne, et d’Anne Fyot, est baptisé le 11 mars 1614 en l’église Saint-Michel de Dijon. Comme son grand-père et son père, il s’engage auprès des princes de Condé et devient secrétaire des commandements, c’est-à-dire un des hommes de confiance d’Henri II de Bourbon puis de son fils Louis II dit « le grand Condé ». Sur la recommandation de celui-ci, il obtient en 1647 un brevet de conseiller d’État après avoir acheté en 1641 la charge de procureur général au parlement de Dijon à laquelle il adjoint en 1645 celle de procureur général à la Table de marbre, nom de la juridiction des eaux et forêts. Multipliant les acquisitions de châteaux, par exemple celui de Chailly-sur-Armançon, et de seigneuries, comme celle de Larrey près de Laignes, il obtient en 1662 la confirmation de l’élévation de cette terre en marquisat.
Le nom de Pierre Lenet demeure attaché aujourd’hui à l’histoire de la Fronde. L’homme a effectivement redoublé d’activités après l’arrestation du prince de Condé en janvier 1650, échouant cependant à soulever la Bourgogne en faveur de ce dernier. Actif émissaire du parti condéen, il œuvre avec détermination à renforcer les relations de celui-ci avec la monarchie espagnole contre le jeune Louis XIV et Mazarin. Il contribue en particulier, en novembre 1651, à la signature à Madrid d’un traité d’alliance entre Philippe IV d’Espagne et le grand Condé. La défaite du parti des princes en 1653 et une condamnation à mort en 1654 le conduisent en exil en Flandre et en Espagne. À son retour en France, il décide de rédiger des mémoires à partir des notes prises durant sa constante implication auprès de Condé et de sa famille. Ces Mémoires, imprimés en 1729 seulement, constituent une source incontournable pour tout historien de la Fronde.
Les dernières années de la vie de Pierre Lenet sont marquées par des accusations de détournement d’argent au détriment des Condé. Il décède à Paris le 3 juillet 1671. – ÉL
Mémoires de Monsieur L*** Conseiller d’État : contenant L’Histoire des Guerres Civiles, des années 1649. & suivantes ; principalement celles de Guienne & autres Provinces, M.DCC.XXIX, 2 vol., 456 et 468 p.