LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1967 ● Décès de Paul-Adrien Bouroux, graveur

Paul-Adrien Bouroux est né le 14 juin 1878 à Mézières où son père était en garnison. Sa mort le ramène à Fours (Nièvre), berceau de la famille. Ayant hérité des goûts artistiques de sa mère, Bouroux y trouve un professeur, qui n’est autre que le receveur de l’Enregistrement. Il présente plusieurs toiles à la Société artistique de la Nièvre. Ses débuts à Auxerre dans l’administration sont interrompus par le service militaire où il a pour camarades des élèves de l’École des beaux-arts de Paris qui le présentent à leur professeur, le peintre Luc-Olivier Merson. Rendu à la vie civile, Bouroux est nommé à Grancey-le-Château. Il se rend régulièrement à Dijon, rencontre Henri Chabeuf, collaborateur du Journal des Arts, qui le présente au graveur Victor Focillon. Initié par ce dernier aux techniques de la gravure, Bouroux participe pour la première fois au Salon des artistes français en 1905. Il abandonne désormais ses pinceaux pour se consacrer à la gravure et finalement démissionne de l’Enregistrement en 1906.

Il s’installe à Paris où il retrouve Merson et Focillon. La consécration officielle lui vient par une mention honorable au Salon de 1908. En 1914, mobilisé au 64e régiment territorial, stationné à Nevers, Bouroux bénéficie des conseils de Fernand Chalandre, qui lui enseigne la gravure sur bois. En janvier 1915, il rejoint le front où il met au point, dès 1916, une suite de huit eaux-fortes sous le titre Au front d’Alsace.

Muni de la médaille d’argent, obtenue au Salon de 1921, puis d’or en 1929, Bouroux voyage pour trouver de nombreux sujets d’inspiration. En 1932, il devient secrétaire de la Société de Saint-Eloy, qui a pour but d’éditer des livres de bibliophilie. Son talent lui vaut l’estime des connaisseurs, et la Légion d’honneur en 1936. Survient la seconde guerre mondiale. L’artiste, réfugié dans sa maison d’Ile-de-France, se laisse imprégner par le charme de la région de Senlis. Après 1950, un accident oculaire nécessite une grave opération qui évite la cécité mais réduit ses activités.

Bouroux réalise encore plusieurs planches avant que la mort ne l’emporte, le 31 mars 1967.

Émile Langlade, Artistes de mon temps, t. 3, Jouve, 1933, p. 1423-159 ; - Paul-Adrien Bouroux, 1878-1967, préf. H. Oursel et J.-E. Loez, catalogue exposition, musée d’Arras, 1968, 35 p., ill. ; - Jean-François Lefébure, La Nièvre gravée : l’école de Fernand Chalandre, Nevers, la Fabrique, 2010 (« Encyclopédie illustrée du Nivernais », 1), p. 20-21.